Certains médias occidentaux font état d'une liste de 89 responsables politiques, diplomates et experts militaires interdits de séjour en Russie en réponse aux sanctions décrétées par l'Occident contre des hommes d'affaires et des personnalités politiques russes.
Le quotidien allemand Die Welt rapporte, citant les autorités belges et néerlandaises, que cette liste aurait été remise jeudi à plusieurs ambassades européennes.
La liste, dont l'authenticité n'a pas été confirmée, comprendrait huit Allemands, dont le député du Bundestag Karl-Georg Wellmann qui a déclaré le 24 mai avoir été refoulé à la frontière russe, la secrétaire d'Etat à la Défense Katrin Suder, le membre de l'Union chrétienne-sociale (CSU) Bernd Posselt et l'inspecteur des forces aériennes allemandes, le général Karl Müllner.
D'après Frankfurter Allgemeine Zeitung, on y trouve également le vice-président du groupe CDU/CSU au Bundestag Michael Fuchs, les députés des Verts au Parlement européen Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit, ainsi que le secrétaire général du Conseil de l'Union européenne Uwe Corsepius.
La "liste noire russe" fait aussi l'objet de vives discussions au Danemark dont quatre citoyens sont concernés. Selon le quotidien Ekstra Bladet, il s'agit notamment de deux anciens ministres des Affaires étrangères, Per Stig Møller et Lene Espersen, et du chef du renseignement militaire Thomas Ahrenkiel.
Le journal néerlandais Algemeen Dagblad a pour sa part annoncé que l'ambassade des Pays-Bas à Moscou avait reçu une liste de quatre personnes visées par l'interdiction d'entrée en Russie.
Les autorités russes n'ont pour le moment fourni aucun commentaire. Le vice-ministre des Affaires étrangères Alexeï Mechkov avait auparavant reconnu l'existence des "listes noires", soulignant que Moscou refusait sciemment d'en divulguer le contenu. Selon le diplomate, les personnes intéressées "peuvent s'adresser à tout consulat russe à l'étranger pour savoir si elles y figurent ou non".