Cette mission humanitaire irrite aussi bien l'Arabie saoudite, qui a déclenché un conflit armé avec le Yémen, que le gouvernement yéménite en exil dirigé par l'ex-président Abd Rabbo Mansour Hadi. Des menaces d'empêcher le navire d'entrer dans les eaux territoriales du Yémen, et même de l'attaquer militairement, ont été formulées.
Or, les Etats-Unis, ont adopté sur cette question une attitude fort ambiguë. D'une part, Washington a demandé à Téhéran d'utiliser son influence sur les Houthis pour lancer des négociations entre les belligérants, mais d'autre part, il conçoit des scénarios militaires contre le cargo humanitaire iranien.
"Téhéran a pris l'initiative d'envoyer une aide humanitaire au peuple yéménite en application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'Onu. L'Iran avait antérieurement tenté à trois reprises d'acheminer son aide humanitaire par des avions civils et de rapatrier des Yéménites ayant suivi un traitement dans des hôpitaux iraniens. Ces personnes avaient été blessées lors de l'attaque terroriste d'Al-Qaïda contre la mosquée Al-Hashahush à Sanaa. Or, au mépris des normes du droit international, l'Arabie saoudite a menacé d'abattre les avions iraniens et leur a interdit d'atterrir dans les aéroports de Sanaa et d'Hobeïda. Pis, les forces aériennes saoudiennes ont bombardé les pistes d'envol et d'atterrissage de ces aéroports", a déclaré à l'agence Sputnik l'analyste et diplomate iranien Seyed Hagi Afghahi.
Selon lui, avant d'envoyer le cargo Iran Shahed, Téhéran avait publiquement annoncé le contenu de la cargaison. Il s'agit de médicaments et de denrées alimentaires d'un poids total de 2.500 tonnes. Leur expédition a été autorisée par le Comité international du Croissant rouge et personnellement par la secrétaire générale adjointe de l'Onu aux affaires humanitaires, Valerie Amos.
"L'Iran fera parvenir cette cargaison à destination coûte que coûte, même s'il est obligé de s'engager dans un conflit armé. Et toute attaque contre le navire — qu'elle soit lancée par des pirates ou des militaires — n'aboutirait à rien de bon et ne ferait qu'aggraver la situation", a conclu l'expert iranien.