Jamboul Ebanoïdze, par exemple, était venu en Ukraine avec Mikhaïl Saakachvili, l'ex-président géorgien: il a annoncé lundi sa démission du poste de directeur du Service d'État de l'enregistrement auprès du ministère de la Justice. Quelques heures plus tard, l'Estonienne Jaanika Merilo quittait son poste de conseillère du ministre du Développement économique et du Commerce dirigé par Aivaras Abromavicius. Les deux fonctionnaires accusent le gouvernement ukrainien de freiner les réformes et témoignent de leur déception personnelle.
Pour sa part, Jaanika Merilo, avant tout connue pour ses sessions photo frivoles, avait été chargée de créer un "gouvernement numérique". Elle a été très brève sur les réseaux sociaux: "Je le regrette, mais je ne suis plus conseillère. Le gouvernement numérique est une priorité pour moi, mais pas pour le ministre". Elle a confirmé plus tard son départ aux médias ukrainiens en ajoutant que Iatseniouk "freinait clairement les réformes".
Quelques jours plus tôt on annonçait également le départ, du ministère d'Abromavicius, de son adjoint Sasha Borovik, citoyen allemand d'origine ukrainienne, qui a fait carrière pendant un quart de siècle en UE et aux USA avant de se passionner pour les idées du Maïdan — à son plus grand malheur. La liste des reproches au premier ministre de la part de ce juriste et économiste libéral qui se dit "technocrate" est longue: des obstacles bureaucratiques pour prendre ses fonctions à l'impossibilité de procéder aux réformes à cause de l'architecture actuelle du gouvernement ukrainien, de sa corruption et de sa dépendance envers les oligarques.