"Que vous appréciez ou non Porochenko, il n'y arrive pas. Le gouvernement ukrainien est si faible et fragile qu'il est incapable de construire un État indépendant uni", estime Bruce Jackson, directeur de l'ONG Projet pour les démocraties en transition.
"Les manifestants du Maïdan sont surtout déçus car la promesse faite par le gouvernement de Piotr Porochenko et d'Arseni Iatseniouk d'éradiquer la corruption n'a pas été tenue. Au lieu de ça les autorités sont aujourd'hui elles-mêmes ciblées par des accusations du même acabit", note le journal, qui rappelle la récente création au parlement ukrainien d'un comité pour enquêter sur les accusations d'abus financiers contre le premier ministre. "Même les fonctionnaires directement chargés de lutter contre la corruption reconnaissent qu'il n'y a pas de changements systémiques", écrit le NYT se référant au procureur général adjoint de l'Ukraine David Sakvarelidze.
Le désordre dans le pays provoque de plus en plus de frictions entre Kiev et l'Europe, notamment avec l'Allemagne et la France dont les dirigeants, qui ont prêté leur aide dans les négociations sur le cessez-le-feu, sont désormais déçus par le faible rythme des changements.
"Où est la décentralisation? Où sont les promesses? Où sont les réformes?", s'interrogent les dirigeants européens selon Bruce Jackson. "Il n'est pas étonnant que la confiance dans le gouvernement chute", conclut-il.