Les cinq fractions de la coalition, jusqu'au dernier moment, avaient une vision différente des candidatures optimales. En parallèle, la question de la restructuration des dettes, toujours en suspens, pourrait indirectement dépendre de la privatisation.
Comme l'avaient annoncé les hauts fonctionnaires ukrainiens, Kiev a l'intention de mettre en vente au moins la moitié des 3 000 entreprises publiques du pays. La semaine dernière, le parlement a approuvé la liste des privatisations pour cette année, qui contient environ 300 sites.
Les débats les plus enflammés pourraient éclater autour de la privatisation des entreprises uniques comme l'Usine portuaire d'Odessa (OPZ) et Soumykhimprom. On entend déjà des déclarations indignées selon lesquelles le gouvernement compte tirer moins d'un milliard de dollars de la vente de toute la liste de 2015 — soit la somme que les investisseurs étaient prêts à payer il y a cinq ans uniquement pour l'OPZ. Alors qu'aujourd'hui on met en vente les actions des compagnies énergétiques des régions de Dniepropetrovsk, de Zaporojie, de Kharkov, de Nikolaev, de Khmelnitski et de Ternopol, ainsi que les paquets de contrôle de plusieurs sociétés énergétiques, dont Kievenergo, dont une partie des actions a été achetée plus tôt par l'oligarque Rinat Akhmetov.
Le leader du parti Plateforme civique Anatoli Gritsenko critique les plans de privatisation du gouvernement. Il écrit sur son blog que les prix des centaines d'entreprises stratégiques seront plusieurs fois inférieurs par rapport à leur valeur réelle. Alors qu'elles pourront être achetées par "ces mêmes quelques familles d'oligarques et quelques hauts responsables qui contrôlent la Banque nationale et ses moyens transparents de refinancement des banques commerciales. Il s'agira toujours des mêmes… De quelle concurrence peut-on parler? D'aucune. Où est la désoligrachisation promise? L'oligarchisation se poursuit, au contraire. C'est un crime contre l'Ukraine".