De quoi apaiser le conflit qui a éclaté entre la deuxième fortune du pays et le président ukrainien Piotr Porochenko autour des actifs du premier dans la société de transit de pétrole UkrTransNafta à la suite des amendements à la Loi sur les sociétés par actions, adoptées par la Rada (parlement du pays).Une décision qui a suscité l'indignation de certains députés de la Rada, que la Banque nationale finance la banque Privat au lieu d'aider à sortir l'Ukraine de la récession.
Ce n'est pas la première tranche d'aide allouée à la banque Privat par l'Etat ukrainien cette année. Déjà en février, l'institution financière de Kolomoïski avait reçu une première tranche de crédit de stabilisation s'élevant à 2,4 milliards de hryvnias, et le 12 mars — une autre tranche de 1,22 milliard de hryvnias. Cela fait en tout près de 4 milliards de hryvnias (près de 170 millions de dollars).
« Ces derniers temps Igor Kolomoïski s'est rapproché du premier-ministre ukrainien Arseni Iatseniouk », analyse la situation pour Sputnik Denis Denissov, le directeur de la filiale ukrainienne de l'Institut de la CEI. « Kolomoïski et sa banque Privat sont devenus très en vue au fur et à mesure que ce groupe financier ait commencé à jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans le fonctionnement du gouvernement et de l'économie du pays. Porochenko se rend sans doute compte qu'en augmentant son influence économique, Kolomoïski pourrait s'emparer aussi de son pouvoir ».
Un status quo fragile du pouvoir à Kiev
« Le président ukrainien veut prouver qu'il contrôle toujours la situation », ajoute l'expert. « Mais Kolomoïski est absolument capable de gagner la bataille, car il agit de manière agressive et très efficace. Porochenko devrait s'attendre à ce qu'il ait plus d'un tour dans son sac».
« Désormais la côte de popularité de Piotr Porochenko et de son gouvernement dépend directement de leur capacité à agir avec détermination par rapport aux groupes financiers, industriels et leurs propriétaires », a indiqué récemment dans la presse le député ukrainien Moustapha Naïem. « Ayant entamé la lutte contre les riches hommes d'affaires, ils ne peuvent plus reculer dans leurs relations avec les autres oligarques ».
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