La Russie a porté une "frappe préventive" en levant l'interdiction de livrer les missiles S-300 à l'Iran, elle accédera au marché iranien avant la levée des sanctions internationales contre ce pays, rapporte le journal américain Washington Post.
Le président Vladimir Poutine a signé à la mi-avril un décret levant l'interdiction de livrer des missiles sol-air S-300 à l'Iran. L'exécution du contrat en question, signé en 2007, avait été suspendue en 2010 par le président russe de l'époque Dmitri Medvedev. Cette démarche unilatérale de la Russie excédait le cadre de la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l'Onu, qui interdisait exclusivement de fournir des armements offensifs à Téhéran en raison de son programme nucléaire.
Ces derniers temps, la Russie a entrepris d'autres démarches amicales à l'égard de l'Iran. Le Kremlin a notamment confirmé la semaine dernière l'existence d'un programme "pétrole contre marchandises", d'après Washington Post.
Selon le parlementaire russe Andreï Klimov cité par le journal, la Russie ne veut "pas être la dernière parmi les membres de nouveaux programmes commerciaux et scientifiques, derrière l'UE, la France" ou les Etats-Unis.
Les experts estiment que les deux pays signeront d'autres accords bilatéraux, notamment sur la vente d'armes et le nucléaire civil, suite à la levée des sanctions.
La réalisation de l'accord sur le règlement du problème nucléaire iranien peut rapporter des milliards de dollars aux investisseurs. Même frappé de sanctions, l'Iran figure parmi les vingt plus grandes économies du monde, derrière la Turquie mais devant l'Australie, d'après les données de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI).