Des dizanes de milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans 34 pays européens pour protester contre la signature de l'accord TTIP (TAFTA) prévoyant la mise en place d'une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l'UE.
Des manifestations se sont également déroulées dans 40 villes italiennes. Les médias néerlandais ont pour leur part fait état de "dizaines de milliers" de protestataires rassemblés dans 45 villes et villages du pays.
A Varsovie, environ 300 personnes se sont réunies devant la représentation de la Commission européenne, selon les médias polonais. Un millier de protestataires, dont certains étaient masqués, ont défilé à Helsinki, capitale finlandaise. A Bruxelles, la manifestation contre le traité de libre-échange négocié entre l'Union européenne et les Etats-Unis a rassemblé environ 2.000 participants.
Le projet suscite toutefois de vives discussions au sein de l'UE. Ceux qui s'opposent à sa conclusion craignent une dégradation des conditions de travail pour les salariés, ainsi que des normes en matière de protection de l'environnement. La perspective de l'annulation des droits de douane a également soulevé une vague de protestations dans le secteur agricole européen.
Contacté par Sputnik, l'économiste français Frédéric Farah, coauteur (avec Thomas Porcher) du livre TAFTA: L'accord du plus fort, a exposé sa vision des possibles conséquences qu'engendrerait la signature de l'accord TTIP pour l'Europe.
Selon lui, les dispositions contenues dans le document risquent d'exposer des secteurs comme l'agriculture à une concurrence trop lourde, tandis que les coûts d'ajustements entraîneront des pertes d'emplois et aggraveront les inégalités entre régions dynamiques et celles en déclin.
"La reconnaissance d'une justice privée, c'est-à-dire des tribunaux d'arbitrage, réduirait la capacité des Etats à définir des normes communes fortes", prévient M.Farah.