La presse rapporte plusieurs faits montrant que Washington ne restera pas à l'écart des frappes aériennes de la coalition internationale chapeautée par l'Arabie saoudite sur le territoire yéménite. Les Américains aident déjà les alliés à choisir leurs cibles pour les bombardements et ravitaillent leurs avions en vol.
Kerry a averti que les USA "n'abandonneraient pas leurs alliés et amis" et avaient l'intention de "soutenir tous ceux qui ressentaient la menace" émanant de Téhéran. Le ton du secrétaire d'État contraste avec ses récentes déclarations à l'issue des négociations à Lausanne sur le sort du programme nucléaire iranien.
Cependant, l'escalade de la guerre civile au Yémen, qui risque de déstabiliser toute la région et met en péril les itinéraires d'acheminement du pétrole a poussé l'administration Obama à durcir son approche vis-à-vis de l'Iran. Washington, de la même manière que Riyad, est persuadé que c'est l'aide de Téhéran qui explique les récents succès militaires des Houthis et leur permet d'adopter une position sans compromis.
L'installation, en Arabie saoudite, d'un centre spécial de commandement américain supervisé par le général Lloyd Austin, chef du CentCom — commandement central des USA, est une autre preuve de la participation américaine dans la campagne contre les Houthis. Selon le Wall Street Journal, se référant à une source militaire haut placée, les Américains fournissent aux Saoudiens des renseignements recueillis au cours des vols de reconnaissance au Yémen, ce qui permet à Riyad de déterminer les cibles à bombarder.
Mais l'aide américaine n'a pourtant pas permis à la coalition militaire arabe d'atteindre son objectif au Yémen. Les bombardements n'ont pas stoppé l'offensive des Houthis — au contraire, ces derniers ont occupé la plus grande ville au sud du pays, Aden.
Il devient de plus en plus clair que les Saoudiens et leurs alliés ne parviendront pas à renverser la situation sans une grande opération terrestre. Mais ce scénario comporte de sérieux risques, selon les experts. D'autant que le Pakistan, considéré comme un allié potentiel de l'Arabie saoudite en cas d'opération terrestre, a refusé la semaine dernière d'y participer.