L'Autriche a fait le 25 mars son choix en faveur de l'AIIB. Les grands partenaires des Etats-Unis en Europe: Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Luxembourg et Suisse ont annoncé leur décision de rejoindre les pays fondateurs. Le « château de cartes » des pays qui auraient dû jouer du côté de Washington contre Pékin s'est écroulé après la renonciation de la Chine au droit de veto dans la Banque.
Le Canada ayant annoncé officiellement son adhésion au projet chinois, parmi les alliés américains au sein du G7 seul le Japon qui ne le fait pas sous la pression de Washington. Le politologue Vladimir Evseev a dit à notre correspondant que le Japon ne resterait pas pendant longtemps dans l'ombre des Etats-Unis:
La Chine accèdera d'ici 2025 au leadership mondial dans l'économie et entend former vers ce moment le système financier national. Les Etats-Unis essaient sans doute de le bloquer. S'ils parviennent quand même à supporter une percée économique de la Chine, ils ne sauront tolérer le leadership bancaire et financier de Pékin. C'est pour ça que Washington exerce une puissante pression sur le Japon pour qu'il ne participe pas au projet. Or, une telle pression a des limites. Les Etats-Unis ne réussiront pas à se soumettre le Japon en la matière.
La Corée du Sud et un autre « tigre asiatique » qui ne figure pas parmi les pays fondateurs de l'AIB. Selon l'expert de l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie Alexandre Vorontsov, Séoul fera un choix juste entre l'aspect commercial du projet chinois et les engagements politiques devant Washington:
L'Inde et le Pakistan ont rejoint les premiers la Banque asiatique d'investissements dans les infrastructures. Le Vietnam, les Philippines, la Malaisie ayant le litige territorial avec la Chine dans la mer de Chine méridionale en ont fait de même. Il n'est pas exclu que l'Indonésie et la Nouvelle-Zélande suivent leur exemple dès la semaine en cours lorsque les leaders de ces pays se rendront au « Davos chinois » à Boao.
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