Lorsque l'URSS disparut, ils célébrèrent la Fin de l'histoire. Avec la mort du communisme soviétique comme alternative à ce modèle politique, économique et social, notre capitalisme a définitivement enterré toutes les alternatives. Plus d'alternative, plus d'ombre, plus d'autre, plus de diable, plus de quête de soi en somme et comment trouver l'homme dans l'homme?
Comme tous nos présidents européens, Porochenko se promène comme chez lui dans cet Empire mondialisé, froidement dirigé par les marchés. Et ce qu'il ne supporte pas, comme tous nos présidents d'Europe, c'est cet air puissamment mélancolique que souffle la Russie chaque fois qu'elle respire: Porochenko aimerait bien que la Russie cesse enfin de respirer si fort. Entre mêmes, ce serait plus facile de s'entendre. Porochenko a si bien intégré les préceptes de l'économie régnante, si bien accepté l'idée que la langue anglaise s'insinue dans les chairs et colonise les esprits, que la Russie lui apparaît aussi lointaine et sombre que s'il était un Américain. L'âme russe est notre autre depuis toujours. Encore faut-il accepter l'idée que l'altérité est nécessaire.
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