Si les Etats Baltes, la Pologne ou la Grande-Bretagne sont à l'unisson opposés à la levée, ou à un adoucissement des sanctions européennes contre la Russie suite à la crise ukrainienne, en France, l'espace politique semble plus divisé sur cette question.
Un autre défenseur de la normalisation des relations économiques entre Moscou et Bruxelles à gauche, c'est Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC). « Les sanctions et contre-sanctions sont un processus de représailles dont tout le monde voudrait sortir. (…) Elles sont dommageables pour les deux camps », affirmait lors de sa visite à Moscou en septembre dernier cet ancien ministre. Et d'ajouter: « Les exportations françaises en Russie représentent un demi point de PIB. Ce ne sont pas des enjeux que nous pouvons ignorer ».
« Il faut que l'engagement de l'Etat français soit honoré », indiquait-il au sujet de la livraison des porte-hélicoptères Mistral. « La livraison de ces navires n'aura aucune conséquence sur le conflit en Ukraine ».
A droite, les hommes politiques jouent la carte gaulliste
Face à une Europe en crise, les mouvements politiques français de l'opposition sont de plus en plus nombreux à fustiger les décisions prises par l'actuel gouvernement vis-à-vis de la Russie.
« Il (Vladimir Poutine, ndlr) devrait être un partenaire. (…) », expliquait-elle dans une interview à RTL. «C'est stupide sur le plan économique car nous avons besoin des relations, mais aussi géopolitique, car nous jetons la Russie aux mains de la Chine ».
Réagissant au report de la décision sur la livraison du premier porte-hélicoptère Mistral en Russie, Aymeric Chauprade, député européen du FN, écrit dans un communiqué qu'une telle décision nuit fortement à la France. « Non seulement elle détruit durablement nos relations avec la Russie, (…) mais elle met inutilement en danger des projets sensibles (dans l'exportation de l'armement, ndlr) ».
Les membres de l'UMP sont également de plus en plus nombreux à s'exprimer contre l'asphyxie des relations économiques entre Moscou et Bruxelles ces derniers mois.
Désormais, l'opposition à l'embargo russe suite aux sanctions de l'UE n'émane plus uniquement de la part des membres du groupe d'amitié France-Russie. Récemment, l'UMP a dénoncé l'embargo russe contre les importations agricoles européennes en réponse aux sanctions de l'UE, qui pourrait conduire à « une véritable catastrophe pour l'agriculture française », a annoncé le porte-parole du parti Sébastien Huyghe, estimant le préjudice causé au secteur à près d'un milliard d'euros.
Selon Eurostat, l'Union européenne exportait près de 10% de sa production agricole en Russie, soit l'équivalent de 12 milliards d'euros.
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