Les élites françaises sont divisées sur les sanctions décrétées par l'Union européenne contre la Russie, estime le président de la commission des affaires internationales de la Douma, Alexeï Pouchkov.
Selon lui, il existe un désaccord entre les déclarations du ministre français des Affaires étrangères et les propos tenus par les représentants des milieux d'affaires et les personnalités publiques qui ont rencontré lundi le président de la Douma (chambre basse du parlement russe), Sergueï Narychkine, en visite à Paris.
"Cette rencontre confirme qu'il existe un décalage substantiel entre la politique officielle de nombreux pays membres de l'Union européenne et les tendances qui s'accentuent dans les milieux d'affaires et même dans les milieux politiques. Ce décalage montre que de nombreux Français, dont des personnes très influentes, estiment que le comportement de l'UE prête à suivre aveuglement les Etats-Unis va à l'encontre des intérêts nationaux de la France", a déclaré M. Pouchkov.
On trouve beaucoup de sociétés françaises qui ont des intérêts en Russie, a indiqué le parlementaire. Selon lui, de nombreuses personnalités politiques et d'affaires considèrent les désaccords entre l'Europe et la Russie comme un facteur torpillant les perspectives et les intérêts de la France. D'après M. Pouchkov, si le gouvernement français n'a toujours pas renoncé à la livraison de bâtiments de classe Mistral à la Russie, c'est entre autres parce qu'une grande partie des milieux d'affaires français, ainsi que les entreprises participant à la construction de ces navires y sont opposées.
Les entrepreneurs français "ne veulent pas perdre les avantages que leur procurent le commerce et la coopération avec la Russie, mais ils ne sont pas en mesure de neutraliser la ligne proaméricaine et antirusse qui prévaut malheureusement dans la politique de la plupart des Etats européens", a conclu le parlementaire russe.