La lutte autour des fleurons de l'industrie pétrolière de l'Ukraine — les compagnies publiques Ukrtransnafta et Ukrnafta — qui fait rage entre Porochenko et Kolomoïski devient de plus en plus politique. L'ultimatum fixé hier par le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov a expiré hier — il avait exigé des services de sécurité armés d'Ukrnafta, barricadée dans le bâtiment du siège sur ordre de Kolomoïski, d'ouvrir l'accès au bâtiment.
De retour de Suisse début 2014 et nommé gouverneur de la région de Dniepropetrovsk, Kolomoïski s'était d'abord positionné comme un partisan de l'unité du pays et "combattant impitoyable contre le séparatisme". La rhétorique patriotique et le financement des bataillons volontaires, qui se sont particulièrement distingués dans le conflit contre les insurgés des républiques de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR), lui ont valu ces derniers mois la réputation de protecteur de l'est de l'Ukraine contre "l'offensive du monde russe".
Les avis des experts et des politiciens ukrainiens divergent quant à savoir jusqu'où pourrait aller le conflit entre Porochenko et Kolomoïski et quelles en seraient les conséquences. D'après Alexeï Poltorakov de l'Institut de politique ukrainienne, le conflit entre le président et l'oligarque est parti pour durer.