Le texte a été soutenu aussi bien par les démocrates que par les républicains, tandis que le secrétaire d'Etat à la Défense et le chef d'Etat-major des armées américaines se sont déclarés plutôt favorables à cette ligne dure. Le président américain, plus réservé, ne devrait cependant pas plier. Il sait qu'il a besoin de la coopération russe sur d'autres dossiers. Mais le vote de cette résolution témoigne de la volonté d'une fraction importante de la classe politique américaine d'aller au bout de la logique de rupture avec la Russie.
Bref tout se passe comme si Washington et Londres, tenus à l'écart des accords de Minsk, avaient décidé de tout faire pour les torpiller en braquant la Russie. Cette attitude est logique, compte tenu de la permanente dégradation des relations entre Russes, Américains et Britanniques depuis trois ans. Mais elle est aussi totalement irresponsable vis-à-vis des Ukrainiens au secours desquels les puissances anglo-saxonnes prétendent pourtant voler.
Kolomoïski, en litige avec les autorités ukrainiennes à propos du contrôle des entreprises pétrolières Ukrnafta et Ukrtransnafta, a démontré qu'il n'entendait pas plier devant le président ukrainien en se retranchant avec des hommes de sa garde personnelle dans le siège social d'Ukrnafta. Répondant du tac au tac, Piotr Porochenko a envoyé deux bataillons de la Garde nationale ukrainienne à Dniepropetrovsk pour assurer le contrôle gouvernemental sur la ville. Il a prévenu qu'il ne tolérerait pas qu'un gouverneur dispose de sa propre armée privée et en use dans son fief comme un potentat pour défendre ses intérêts.
L'Ukraine est au bord du défaut de paiement. Sa population subit une crise économique épouvantable. C'est de la paix, de la fin de la corruption, de crédits et d'un long plan de reconstruction qu'a besoin le pays.