Recevoir le gaz directement de Russie, en passant outre l'Ukraine, constitue une tâche d'actualité pour la Turquie, a déclaré mercredi à RIA Novosti le directeur de l'Institut turc de la politique et des marchés énergétiques (EPPEN) Volkan Özdemir.
"Des livraisons directes de gaz russe en Turquie, en contournement de l'Ukraine, c'est une tâche d'actualité de tout premier ordre. 14 milliards de m3 de gaz, fournis dans la zone industrielle turque dans la région de la mer de Marmara, passent par l'Ukraine, ce qui comporte de gros risques de coupures. La Turquie doit se débarrasser de ces risques et, pour y parvenir, elle doit soutenir des projets visant des livraisons directes de gaz qui contournent les territoires à problèmes", a souligné l'interlocuteur de l'agence lors de la Conférence internationale sur le pétrole et le gaz TUROGE-2015 qui se déroule à Ankara.
Le gaz russe est transporté vers la Turquie par le gazoduc Blue Stream par le fond de la mer Noire, ainsi que par le gazoduc Transbalkanique via l'Ukraine. En 2014, le géant russe Gazprom a exporté vers la Turquie 27,4 mds m3 de gaz. Moscou et Ankara ont convenu d'augmenter la capacité annuelle du Blue Stream de 16 mds m3 à 19 mds m3 de gaz.
Par ailleurs, début décembre dernier, Gazprom a annoncé qu'il renonçait au projet South Stream — censé acheminer du gaz vers l'Europe via la Bulgarie — en raison de la position non-constructive de l'Union européenne. La nouvelle formule proposée par Moscou prévoit la construction d'un deuxième gazoduc entre la Russie et la Turquie par le fond de la mer Noire et la mise en place d'un hub gazier à la frontière turco-grecque.
Le gazoduc sous-marin russo-turc, baptisé Turkish Stream, sera mis en service fin 2016.