Sur la chaîne PBS, Susan Rice a déclaré que la visite de Netanyahu était "non seulement regrettable, mais allait aussi détruire les relations entre nos deux pays". Elle a rappelé que les questions concernant les relations avec Israël avaient toujours été résolues par les démocrates et les conservateurs de manière consensuelle, en ajoutant: "Il faut suivre ce principe. Je crois qu'Israël le veut aussi".
En Israël, la future allocution de Netanyahu est discutée depuis un mois. Les opposants politiques du premier ministre y voient une démarche préélectorale, surtout que la visite, prévue pour mi-février, avait été repoussée plus près de la date des élections anticipées prévues le 17 mars.
Beaucoup d'Israéliens considèrent l'intervention de Netanyahu au Congrès américain comme une tentative de répéter le succès de 2013, quand le programme nucléaire iranien avait été l'élément déterminant de sa campagne. "L'intervention du premier ministre peut influencer la répartition des voix aux futures élections parmi les représentants de la droite, pour qui la sécurité reste un sujet primordial", souligne l'expert de l'Institut du Moyen-Orient Zeev Khanine.
Netanyahou lui-même a déclaré mardi que le Congrès était "le dernier espoir" pour arrêter le programme nucléaire iranien, qui "menace l'existence d'Israël". Son parti, le Likoud, a appelé les opposants à le soutenir dans cette affaire d'État en oubliant les désaccords électoraux.
"En Israël, la coalition et l'opposition sont unanimes face à la menace iranienne", a déclaré le leader du parti d'opposition Avoda, Yitzhak Herzog. "Mais contrairement au premier ministre, je crois en une discussion ouverte et honnête sur cette question avec l'administration américaine, aussi bien qu'à la coopération avec les Six. L'intervention de Netanyahu au Congrès est une grande erreur".