Afrique en marche

AIEA-Afrique: "Si les États africains mutualisaient les efforts" le nucléaire civil est-il possible?

Dans ce numéro de L’Afrique en marche, Soter-Caïus Dovi, chef d’entreprise togolais en France, décortique le rapport de l’AIEA du 1er août, prévoyant une démultiplication des capacités électronucléaires de l’Afrique d’ici 2050. De son côté, l’économiste malien Modibo Mao Makalou aborde les ressources de l’Afrique en or et autres minerais.
Sputnik
"En réalité, le rapport publié le 1er août par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), sous le titre ‘Outlook for nuclear energy in Africa’, anticipe une dynamique réaliste suggérant que l’Afrique s’apprêtait à multiplier par dix ses capacités électronucléaires d’ici 2050", affirme à Radio Sputnik Afrique Soter-Caïus Dovi, chef d’entreprise togolais en France et président fondateur de la Plateforme de référence pour les applications nucléaires en Afrique (PRANA). Il souligne que si "les États africains apprenaient à mutualiser leurs efforts pour atteindre cet objectif, ce dernier deviendrait tout à fait réaliste et atteignable".
Et d’expliquer: "La réussite de ce projet électronucléaire africain réside dans des partenariats B2B et un transfert technologique accéléré et adapté. C’est ce que propose PRANA. Dans le cas de l’Égypte par exemple, les retards énormes enregistrés dans les délais d’exécution du projet nucléaire civil du pays, lancé pour la première fois sous Nasser en 1954, reflètent des défis géopolitiques et financiers historiques. Néanmoins les cadres réglementaires actuels et l’expertise apportée par les BRICS, la Russie en l’occurrence, réduisent ces obstacles. Le modèle russe du montage financier du projet d’El-Dabâa, avec des prêts à taux préférentiels avec un partage de risques, est recommandable à tous les autres pays africains, à condition d’intégrer des clauses de souveraineté et de formation locale. Le continent africain doit négocier des cofinancements innovants pour éviter l’endettement insurmontable, tout en capitalisant sur ses ressources humaines et minières".
De son côté, l’économiste malien Modibo Mao Makalou, ancien Sherpa de la Commission de l’Union Africaine et du Nouveau partenariat pour le développement (NEPAD), affirme que "l'Afrique regorge de réserves considérables d’or et de minéraux essentiels (cobalt, lithium, coltan, manganèse, cuivre, nickel, fer...) à la transition énergétique. Une judicieuse et efficiente exploitation et commercialisation de ces minéraux permettrait de générer des revenus substantiels et offrir un espace budgétaire considérable pour les gouvernements africains en vue de financer le développement durable, d'augmenter et de diversifier la production nationale pour minimiser les chocs exogènes liés aux volatilités des prix des matières premières brutes afin de créer des emplois décents et durables et d'améliorer le niveau de vie dans toute l'Afrique".
► Vous pouvez écouter ce podcast aussi sur les plateformes suivantes : Apple PodcastsAfripodsDeezerCastboxPodcast AddictSpotify
Discuter