Durant toutes ces années de conquête coloniale, poursuit Belaïd Abane, "on parlera pourtant de projet civilisateur à l’intention des Algériens estampillés comme ‘race inférieure’, selon les propres termes du ‘démocratologue’ Alexis de Tocqueville, de ‘l’humaniste’ Ernest Renan, de Victor Hugo, l’auteur des Misérables, du ‘républicain’ Jules Ferry, etc. Cette idée encore largement répandue aujourd’hui que la colonisation était porteuse d’idéaux civilisateurs et de ‘bienfaits’, nous vient de ce que le clergé catholique et l’intelligentsia française de l’époque se soient très tôt mêlés aux desseins de l’expansion coloniale en Algérie. Dès les débuts de la conquête, la dévastation militaire du pays s’est avancée, drapée du manteau chatoyant de ‘l’Humanisme et de la civilisation’ des Lumières. Le discours civilisateur confronté à la réalité, est l’une des plus grandes supercheries du XIXe siècle colonial".