Marché en main

"L'Afrique a commencé cette transition d'une économie de traite vers une économie de transformation"

BRICS, AES, ZLECAf, Eco… Autant de sigles qui ont fait l’actualité économique de l’Afrique cette année. 2024 a-t-il été un "grand cru" pour l’Afrique? La croissance va-t-elle vraiment s’amplifier en 2025? Hyacinthe Ouedraogo, enseignant-chercheur à l'université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso, fait l’état des lieux de cette année 2024 "douce-amère".
Sputnik
Sur les ondes de Sputnik Afrique, Hyacinthe Ouedraogo, enseignant-chercheur à l'université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso et membre du Rassemblement des intelligences pour la souveraineté de l'Afrique (RISA), dresse le bilan économique de l’année 2024 pour l’Afrique, du renforcement des BRICS et de l’AES aux enjeux commerciaux autour des céréales et des monnaies nationales employées de plus en plus dans les transactions.
L’année 2024 a confirmé une tendance de fond: "Au niveau économique, l'Afrique est en train petit à petit d'occuper la place qui devait être la sienne depuis les indépendances. De par ce qu'on connaît comme atouts dont elle regorge, de par ses potentialités, de par sa superficie, de par sa population extrêmement jeune. Elle est en train de s'installer dans la place qui est la sienne", observe l’universitaire.

Sur l’arbitrage de l’Afrique entre les institutions de Bretton Woods et ce que proposent les BRICS : "On veut imposer à l'Afrique un style de développement qui ne correspond pas à ses canons intérieurs ou qui ne correspond pas à sa sociologie ou à son anthropologie. Alors que du côté des BRICS, ces systèmes sont plus ou moins allégés. C'est vrai que tout prêt n'est pas départi de conditions ou en tout cas d'une certaine assurance de remboursement. Mais on sent plus la flexibilité, on sent plus que les taux d'intérêt sont moins lourds, et qu'il y a donc cette capacité à ce que ces prêts-là participent au développement escompté et que ce ne soit pas juste prêter de l'argent pour ensuite rentabiliser", explique l’enseignant-chercheur.

"L'Afrique a commencé cette petite transition d'une économie de traite vers une économie de transformation. On est dans cette phase de transition. Si bien que c'est vrai, l'Afrique exporte beaucoup, mais l'Afrique aussi tente de transformer certaines matières sur place", constate-t-il.
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