L'Afrique est en train de "hâter le pas" en matière économique, selon un chercheur burkinabé

© AP Photo / Sunday Alamba
S'abonner
Les économies africaines se renforcent dans le sillage de nouveaux partenariats et d'une prise de conscience des masses populaires, a déclaré à Sputnik Afrique Hyacinthe Ouedraogo, chercheur à l'université Nazi Boni, alors que la croissance économique du continent devrait atteindre 3,7% en 2024, contre 3,2% pour le monde entier.
Avec une croissance estimée à 3,7% en 2024 (contre 3,2% pour le monde entier), et 4,3% en 2025 par la Banque africaine de développement, l'Afrique prend "petit à petit la place qui devait être la sienne depuis les indépendances", a déclaré à Sputnik Afrique Hyacinthe Ouedraogo, chercheur à l'université Nazi Boni.
La prise de conscience populaire force les dirigeants à repenser les partenariats économiques.
"Les masses populaires se sont réveillées. Elles mettent la pression sur les gouvernants, qui sont obligés de revoir la copie des relations multilatérales. Certains pays affichent une indépendance politique, économique et d'autres revoient le format de partenariat ou cherchent des alternatives aux anciens partenariats", explique l'expert.
Les BRICS sont notamment vus comme "une alternative pour l'Afrique", face à l'ordre ancien fait "d'oppression, des sanctions financières et de prêts à des taux élevés". Les politiques de prêts du groupe, sont plus "flexibles" que du côté du FMI ou de la Banque centrale, selon Hyacinthe Ouedraogo.
"On veut imposer à l'Afrique un style de développement qui ne correspond pas à ses canons intérieurs, à sa sociologie, son anthropologie. Alors que du côté des BRICS, ces systèmes sont plus ou moins allégés. On sent plus de flexibilité, on sent plus que les taux d'intérêt sont moins lourds", explique-t-il
"Food Power" et céréales russes
Côté agriculture, les céréales russes prennent la place des approvisionnement européens, qui avaient créé une "forme de dépendance vis-à-vis de l'Occident".
"L'Europe n'est plus en mesure d'exporter autant de céréales en Afrique et le continent aujourd'hui a pour principal partenaire dans ce domaine la Russie", rappelle Hyacinthe Ouedraogo, ajoutant que le continent doit réfléchir structurellement à une manière de substituer l'importation de céréales par un système de production agricole pouvant sauver de la faim.