"Quiconque se promène en France à l'heure actuelle voit une société désespérée, des gens malades psychologiquement. Le pire, c'est que ce sont des gens habitués à avoir le secours d'un système médical qui fonctionnait bien, jusqu'à il y a à peu près cinq à dix ans. Or en ce moment, c'est catastrophique, il n'y a rien qui fonctionne", affirme à Radio Sputnik Afrique Hélène Clément-Pitiot, économiste, chercheuse au Centre d'étude des modes d'industrialisation de l'École de Guerre Économique (EGE), à Paris. Et d’ajouter, qu’en plus du traumatisme terrible que subissent les Français, "il y a une volonté claire de les culpabiliser, en expliquant notamment dans les médias que tout est de leur faute. Cette désespérance est liée à toute une architecture médiatique qui une très forte emprise sur la société. Le résultat, c'est un sabotage économique global".
Dans le même sens, la chercheuse soulève l’un des problèmes les plus épineux qui frappent de plein fouet l’économie française: "c'est la question de l'électricité. La France est obligée de vendre quasiment à perte l'électricité qu'elle produit, grâce à d’énormes investissements et sacrifices consentis par les contribuables français durant des décennies dans le développement de son parc nucléaire. Il y a un marché de l’électricité contrôlé par l'Union européenne. Il oblige la France à vendre à perte sa production électrique à ses partenaires, qui n'ont pas fait les mêmes investissements et n’ont pas consenti les mêmes sacrifices".
Selon elle, "la France est amenée malgré elle à partager cet avantage historique pour favoriser des acteurs qui se glissent dans les interstices de ce pseudo-marché. Ce sont en fait des acteurs qui ne produisent rien du tout, n'investissent rien et sont simplement des intermédiaires parasites, prenant des bénéfices sur des transactions juteuses. Et là, nous retrouvons toute une sorte de panorama d'une société de copains et de coquins liés à l'État, qui pille la richesse électrique du pays. Ça se reporte sur le consommateur, les entreprises industrielles et les petits artisans comme les boulangers, qui voient leurs factures multipliées par deux, trois ou quatre, sans aucune raison économique ou industrielle valable. En effet, le prix de production d’un KWh est toujours le même, alors que les prix à la consommation ont augmenté d’une façon vertigineuse, obligeant les gens à diminuer au maximum le chauffage et les entreprises et les boulangers à diminuer leur consommation, si ce n’est pas tout simplement déposer le bilan".
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