Sur les ondes de Sputnik Afrique, Omar Aktouf, professeur honoraire à HEC Montréal et membre du conseil scientifique d'ATTAC Québec, revient sur le phénomène de la robotisation, de l’automatisation au XXe siècle à l’intelligence artificielle de nos jours, et ce que cela implique dans les transformations des systèmes productifs et pour le facteur travail.
"Un robot ne peut que faire des relations et des interconnexions entre des algorithmes qui sont déjà prévus d'avance par des cerveaux humains. Et l'avantage du robot, c'est qu'il le fait infiniment plus vite et de façon beaucoup plus interconnectée. C'est cela l'avantage du robot. Mais autrement, l'avantage de l'être humain par rapport aux robots, que le robot ne pourra jamais atteindre, c'est que le cerveau humain a une connectivité infinie", explique d’abord l’universitaire.
"Les deux premiers pays qui ont lancé la robotisation, c'est le Japon et l'Allemagne. Pourquoi le Japon et l'Allemagne? C'est parce que dans les années 1970, les produits allemands et les produits japonais étaient trop en demande dans le monde par rapport à ce que la main d'œuvre allemande et japonaise pouvait fournir. Les premiers pays qui se sont robotisés, le Japon et l'Allemagne, ce n'est pas pour mettre des robots à la place des ouvriers et économiser leurs salaires. C'est pour les mettre à côté des ouvriers, pour aider les ouvriers à atteindre les quotas de demandes du marché mondial", rappelle M.Aktouf.
"Bien sûr, la robotisation, c'est pratiquement impossible d'y échapper, même si, personnellement, je suis plutôt très très prudent avec cela. C'est extrêmement difficile d'y échapper parce qu'il y a des impératifs de rentabilité financière, de productivité. […] Mais le problème c'est que plus on va multiplier cela, plus on va multiplier l'usage des énergies fossiles, parce que pour fabriquer des robots et des tracteurs, etc., on ne peut pas passer à côté de l'usage de toujours plus d'énergies fossiles. Or notre Terre en a assez des énergies fossiles, elle n'en peut plus", déplore le professeur de HEC Montréal.
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