"La problématique qui se pose, toutes ces deux institutions financières font partie du système de Bretton-Woods dominé par cinq puissances mondiales, grandes contributrices aux budgets des dites institutions", explique-t-il.
"Or, ces grandes puissances mondiales sont hostiles à la création de la confédération de l'Alliance des États du Sahel", indique M.Magagi.
Après l'échec des sanctions à l'égard de l'AES, "elles multiplient des manœuvres sournoises" pour faire revenir des pays de la confédération dans le giron de la CEDEAO, "terrain très propice aux pillages des richesses africaines".
"Le fait de subdiviser l'aide en plusieurs tranches avec des conditionnalités de décaissement très difficiles à exécuter en dit long et crée des doutes sur l'efficacité de ces aides annoncées en grandes pompes", ajoute l'expert.
Il compare cette approche à celle de la Chine qui a décaissé une avance de 4 millions de dollars "dans les meilleurs délais, sans bruit ni tapage, sans conditionnalités excessives".
Pour Issoufou Boubacar Kado Magagi, les aides annoncées ne seront efficaces qu'en cas de respect de la souveraineté monétaire et économique du Niger et de l'AES. Cette autonomie ne doit pas exclure le recours à l'aide "moins contraignante" de la banque des BRICS, "plus attractive, plus compréhensible aux valeurs socio-culturelles africaines", soutient-il.