Afrique en marche

"La Russie n’ira pas en Afrique dans le but de piller ses ressources naturelles"

Dans ce numéro spécial consacré au Forum de l’agriculture AsiaExpo qui s’est tenu du 23 au 25 octobre à Sotchi, les ambassadeurs en Russie de la République de Guinée et de la République du Tchad, ainsi que le député russe, Andreï Parfionov, font le point sur les relations économiques afro-russes, pointant la différence avec les afro-occidentales.
Sputnik
"La coopération entre la République de Guinée-Conakry et la Fédération de Russie a commencé depuis plusieurs décennies, au-lendemain de l’indépendance quand c’était l’Union soviétique. Cette coopération s'étend sur plusieurs domaines: culturel, militaire et formation. Notre souci aujourd'hui, c'est de faire en sorte que cette coopération se diversifie. C'est-à-dire l’étendre à tous les domaines de développement de notre pays", affirme à Radio Sputnik Afrique Yiankoye Haba, ambassadeur guinéen à Moscou, en marge du congrès agricole international AsiaExpo organisé à Sotchi, dans le sud de la Russie.

Et de souligner: "Nous attendons beaucoup de la contribution technologique de la Russie pour alimenter notre pays en énergie, étant donné qu’il ne peut pas y avoir de développement sans énergie. La Guinée-Conakry possède une côte de 300 kilomètres, ce qui lui donne d’énormes possibilités pour profiter de l'offre russe concernant l’installation en Afrique de centrales électronucléaires flottantes et de mini-raffineries de pétrole. Si la Guinée-Conakry arrive à décrocher ce genre de projet, non seulement elle réussirait à fournir l’électricité à toutes les régions du pays, mais même à ses pays voisins enclavés comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso".

De son côté, l’ambassadeur du Tchad en Russie, Mahamoud Adam Bechir, rappelle que "contrairement à la Russie, les Occidentaux, qui ont profité depuis l’indépendance des pays africains de toutes les ressources naturelles du continent, n’ont jamais proposé la moindre technologie de pointe aux Africains". "Ils prenaient les ressources brutes et les transforment chez eux, avant de les renvoyer en Afrique sous forme de produits finis pour les vendre avec une très forte plus-value", ajoute-t-il, soulignant que "la Russie, contrairement à eux, offre aux pays africains une coopération dans toutes les technologies de pointe, y compris le nucléaire et le spatial, ce qui est inédit et hautement prometteur pour les relations russo-africaines".

Dans la même lignée des propos tenus par M. Haba et M. Bechir, le député à la Douma russe, Andreï Parfionov, chef du groupe interparlementaire pour l'interaction avec la Guinée, explique que la stratégie de la Russie en Afrique "vise l’établissement de réels partenariats gagnants-gagnants et dans tous les domaines sans aucune exclusivité. Une chose est sûre, la Russie n’ira pas en Afrique dans le but de piller ses ressources naturelles".

Dans ce nouveau numéro, vous écouterez également:
Roll Stéphane Ngomat, président de l’Union Paix et Sécurité Africaine (APSU),
Seunkam Lucks, PDG de COEXIN Consulting.
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