Euroscepticisme: l'Ukraine est la "goutte d'eau qui fait déborder le vase"

Le conflit en Ukraine alimente l'euroscepticisme, alors que de plus en plus d'interrogations se font jours sur la légitimité démocratique au sein de l'UE, a déclaré à Sputnik Afrique le reporter de guerre Laurent Brayard.
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Les partis au pouvoir perdent les élections dans de nombreux pays européens, mais continuent d'insister sur leur politique de soutien militaire à l'Ukraine et aux sanctions. La question démocratique en Europe se pose plus que jamais, a déclaré à Sputnik Afrique le journaliste français Laurent Brayard.
"L'Ukraine, c'est un petit peu la goutte d'eau qui commence à faire déborder le vase. […]. Il y a beaucoup de problèmes très différents de société liés aussi à l'immigration, à l'économie, à des décisions politiques absurdes, contraires, dont justement le soutien à l'Ukraine. Donc les gens voient dans leur portefeuille, les résultats commencent à s'inquiéter, il y a quand même des choses qui commencent à craquer ici et là", indique le reporter de guerre.
Le 24 juin, Josep Borrell avait déclaré que l'UE transférerait les bénéfices provenant des avoirs gelés de la Russie à Kiev. Cet argent servira à acheter des systèmes de défense aérienne et des munitions.La décision avait provoqué la colère de la Hongrie qui avait estimé que cette décision devait être prise à l'unanimité. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, avait estimé que "l’hystérie guerrière continue dans l’UE, ignorant la volonté de ses citoyens".

La démocratie en déclin

"La Commission européenne, qui est la tête de l'UE, n'est pas élue démocratiquement. Le Parlement européen ne peut que lui soumettre des propositions. Cette commission, on ne sait pas bien qui en désigne les membres. Les maîtres, finalement sont Washington. On n'est pas dans la démocratie", affirme-t-il.
Les opinions publiques européennes commencent cependant à douter. En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a ainsi admis que le soutien à l'Ukraine et les sanctions contre la Russie avaient eu un impact sur les mauvais résultats de son parti aux élections européennes. Même si Berlin a martelé qu'il "n'y avait pas d'alternative" au soutien à Kiev. En France, le parti présidentiel a aussi subi une déconvenue aux européennes, battu par l'extrême-droite.
"Il y a des eurosceptiques de plus en plus puissants également en Italie. On voit qu'en Espagne, ça commence aussi à réfléchir. Les gens commencent à se poser des questions, mais il y a une énorme propagande", souligne Laurent Brayard.
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