"Le prix d’une once d’or atteint actuellement des sommets stratosphériques sans précédent et cette tendance va certainement s’inscrire dans le temps", affirme à Radio Sputnik Afrique l’économiste malien Modibo Mao Makalou, ancien Sherpa de la Commission de l’Union Africaine et du Nouveau Partenariat pour le Développement (NEPAD).
"La situation extrêmement fragile dans laquelle se trouve actuellement le système financier et monétaire international, principalement le niveau astronomique de la dette mondiale, fait de l’or une valeur refuge sûre pour tous les investisseurs et les banques centrales, notamment la banque centrale de Chine, de Russie et d’Inde", ajoute-t-il.
En fait, explique M.Makalou, "cette situation est le résultat d’une dynamique qui a commencé en août 1971, quand le Président des États-Unis à l’époque, Richard Nixon, a décidé de découplé l’or du dollar, brisant ainsi le pilier central sur lequel reposait le système de Breton Woods qui a permis la reconstruction de l’après Seconde Guerre mondiale sous la houlette du Fond monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM). L’étalon Or avait permis, avant le 15 août 1971, d’établir un système de change fixe, mais ce dernier a sauté, laissant la place à l’installation d’un autre système complétement volatile sous le contrôle des marchés financiers privés qui en ont abusé avec la spéculation à tout va. Le tout dans un contexte où les États-Unis abusent de leur droit d’impression du dollar, faisant de cette monnaie une arme de guerre contre tous les pays qui contrarient leurs intérêts à l’instar de ce qui se passe actuellement avec la Russie".
Dans le même sens, l’expert souligne que "les pays africains ont tout à fait raison de vouloir commercer entre eux et avec le reste du monde dans leurs monnaies nationales. Il serait bien plus préférable que les gouvernements africains pensent à créer des monnaies régionales, même continentales par la suite, afin de mutualiser tous les potentiels économique et humain en vue de soutenir des politiques de développement réel à marche forcée. Les Africains ont beaucoup de matières premières qu’ils doivent valoriser afin de pouvoir générer les crédits nécessaires à leurs développements. Seulement, il faut que cela se fasse dans un cadre de souveraineté totale et après avoir fait le nécessaire pour harmoniser les économies nationales africaines entre elles".
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