Afrique en marche

Inflation, prix de l’or et crise financière: à nouveau la tentation de la guerre pour l’Occident?

L’Afrique en marche reçoit l’économiste français Renaud Bouchard qui analyse le système financier et monétaire international dans le contexte du redémarrage de l’inflation en Occident, de son endettement abyssal et de la hausse vertigineuse du prix de l’or et des autres métaux rares. Ce qui pour lui explique la tentation de la guerre.
Sputnik
"Dans la situation de l’endettement des États-Unis et du reste des pays occidentaux couplée à une inflation qui dérape de plus en plus à cause du gonflement artificiel de la masse monétaire, quand nous voyons le Congrès des États-Unis décider d’une aide gigantesque 95 milliards de dollars à l’Ukraine, Israël et Taïwan, la conclusion qui nous vient à l’esprit est que tout ça est artificiel et artificieux. Les Ukrainiens sont très loin de voir la couleur de cet argent, encore moins en armements, qui en réalité n’existe pas", affirme à Radio Sputnik Afrique Renaud Bouchard, économiste à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à Paris.
"En fait, le système financier et monétaire international mis au point par les Occidentaux, notamment les Américains, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’est transformé en une immense bulle, provoquant un emballement total de l’économie qui a fini par quitter les fondamentaux de la réalité", ajoute-t-il.
"Il y a beaucoup plus d'argent à gagner de manière immédiate sur [...] une économie de guerre que sur le reste", souligne M.Bouchard. "On va peut-être aller chercher des ressources minières là où il y en a encore, en allant demander à des pays, par exemple, qui bénéficient de ressources naturelles extrêmement importantes, de bien vouloir participer -entre guillemets- à un effort de guerre. On retrouve une économie de prédation".
Enfin, l’interlocuteur de L’Afrique en marche affirme que "la dette imposée par le système financier occidental aux pays africains sous couvert d’aide au développement est en réalité une créance odieuse qui n’a servi qu’à piller ces pays et à les garder dans la pauvreté, le sous-développement. Il sera nécessaire pour les pays africains de ne pas se laisser enfermer dans le rôle exclusif de fournisseur de matières premières, y compris dans leurs relations avec les BRICS qui offrent une réelle alternative, mais surtout d'élaborer des politiques communes mutuellement bénéfiques afin d'accélérer le développement du continent".
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