L'Otan fait tout pour que ses crimes en ex-Yougoslavie ne soient pas évoqués à l'Onu, selon Moscou

L'Alliance Atlantique fait des pieds et des mains pour taire sa responsabilité dans les crimes commis en ex-Yougoslavie, a déclaré Dmitri Polyansky premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l'Onu.
Sputnik
Les membres de l'Otan œuvrent pour que "tout sujet gênant soit déclaré obsolète", a souligné le premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l'Onu, Dmitri Polyansky.
Une réponse aux esquives de la délégation française, qui a estimé qu'il "n'était [pas] pertinent" de discuter des crimes de l'Otan devant le Conseil de sécurité.
"Derrière tout cela se cache la véritable raison de votre inquiétude, car aucun des dirigeants des membres de l'alliance n'a jamais été tenu pour responsable de cette agression, et maintenant vous avez peur que cette question se repose avec force", a affirmé le responsable russe.
Les pays occidentaux sont désormais engagés dans un "exercice d'équilibre verbal et procédural" afin d'empêcher que cette question soit discutée au Conseil de sécurité, a-t-il ajouté.

Obstruction occidentale

Sous la pression occidentale, le Conseil de sécurité de l'Onu a refusé de tenir une réunion demandée par la Russie sur l'agression de l'Otan contre la Yougoslavie, 25 ans tout juste après l'intervention de l'Alliance Atlantique. Six pays, dont la Chine et l'Algérie avaient voté en faveur de cette réunion et neufs s'étaient abstenu.
C'est la France qui a exigé que l'ordre du jour soit approuvé par un vote, malgré un accord informel déjà existant. La mission russe a pris Paris à son propre jeu, exigeant que l'ordre du jour soit désormais chaque fois approuvé par un vote de procédure, jusqu'à ce que les pays se mettent d'accord "sur un mode opératoire normal".
La Russie veut que toute la lumière soit faite sur l'intervention militaire de l'Otan contre la Yougoslavie, entamée le 24 mars 1999. 3.000 missiles de croisière et environ 80.000 tonnes de bombes avaient été largués durant cette opération, dont des bombes à fragmentation et uranium appauvri, selon les experts militaires. Entre 3.500 et 4.000 personnes avaient été tuées et 12. 500 blessées, dont les deux tiers étaient des civils, d'après les données serbes.
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