L’organisation régionale a été lancée avec la "volonté d'intégrer les peuples, de faire de l'épanouissement, de l'économie, de la solidarité, de l'entraide", a rappelé le chef d’État burkinabè.
"Malheureusement, au fil du temps, l'organisation a perdu ces valeurs-là. Aujourd'hui, le constat est clair. Depuis plus d'une décennie, la République du Mali et du Niger sont en guerre contre le terrorisme. Et au Burkina, bientôt près d'une décennie, on est en guerre. Nous n'avons jamais reçu d'aide venant de cette organisation", a-t-il expliqué.
De plus, l’organisation ne respecte pas son propre règlement, notamment en infligeant des sanctions qui ne figurent pas dans ses textes fondateurs, a souligné le dirigeant du pays.
"Le premier qui viole ces textes là sont ces soi-disant démocrates. Nous quittons mais nous restons panafricains", a-t-il tranché.
Une décision bien mûrie
Par ailleurs, la décision de sortie était réfléchie, a souligné le dirigeant: "Ce n'est pas de gaieté de cœur que de tourner le dos à une organisation, mais c'est à l'issue d'une analyse profonde".
Il a insisté qu’il ne s’agissait pas non plus d’un "coup de colère".
"Si c'était un coup de colère, on l’aurait fait depuis longtemps. On a pris le temps d'analyser la situation, de peser beaucoup de choses et enfin de décider", a admis le chef d’État.
Rupture avec la CEDEAO
Le Burkina, le Mali et le Niger ont annoncé leur retrait de la CEDEAO le 28 janvier. L’organisation ne leur a pas porté d’assistance dans le combat contre le terrorisme, ont souligné les trois pays réfractaires dans un communiqué commun.
Par la suite, le Mali et le Burkina Faso ont envoyé à la Communauté une "notification formelle" de leur retrait de l'organisation.
Les pays réfractaires ont des relations tendues avec la CEDEAO depuis que des militaires ont pris le pouvoir, en 2020 au Mali, en 2022 au Burkina Faso et en 2023 au Niger.
L'organisation a pris de lourdes sanctions contre ce dernier et menacé de recourir à la force. La CEDEAO a également suspendu les trois pays de ses organes.
Pour sa part, l’organisation s’est dit être prête à une "solution négociée" et a souligné que les trois pays sont des membres importants de la Communauté.