Les mercenaires francophones qui combattent aux côtés de l'armée de Kiev sont des Français, mais aussi des Canadiens "issus des milieux nationalistes radicaux", a déclaré à Sputnik Afrique François Mauld d'Aymée, ancien élève de l'École de Saint-Cyr, qui a fait la guerre dans le Donbass aux côtés des républiques populaires de Donetsk et Lougansk avant d'obtenir la citoyenneté russe.
"Les représentants du mercenariat français sont très différents, et en même temps il faut prêter attention aux mercenaires canadiens francophones. Ils […] voient ici une opportunité de réaliser un rêve pathétique consistant à surpasser les enjeux de la Grande Guerre Patriotique [de 1941-1945, ndlr]. C'est-à-dire qu'ils sont ouvertement nazis, hitlériens", a insisté François Mauld d'Aymée, qui s'exprimait en russe.
Selon lui, ces hommes "peuvent aisément organiser l'envoi de nouveaux militants depuis les salles de formation qu'ils possèdent à Paris et à Lyon. Ils ont des liens avec Casa Pound en Italie et leur apparition s'inscrira toujours dans la ligne idéologique d'Azov".
Il a ainsi commenté les informations de la Défense russe sur la présence de nombreux Français parmi les mercenaires étrangers éliminés le 16 janvier par une frappe de missiles à Kharkov.
"Une équipe de clowns"
Selon lui, les mercenaires francophones présents en Ukraine sont "une équipe de clowns, de toxicomanes, et certains d'entre eux ont une expérience du combat obtenue en Afghanistan ou en Afrique".
"Un nombre très limité d’entre eux participe aux combats parce qu’ils parlent un niveau trop basique d'ukrainien ou de russe […]. J'en connais personnellement certains: ils savent à peine comment exprimer une opinion avec compétence, même en français", juge le vétéran.
Cela explique pourquoi ces personnes sont pour la plupart gardées en réserve.
"La plupart de ceux qui se trouvaient sur la ligne de contact ont été blessés ou tués", précise François Mauld d'Aymée.
Ces gens présentent toujours une menace, mais représentent "un matériau intellectuellement faible […] de la chair à canon, stupide, qui devrait mourir bêtement".
Mercenaires français en Ukraine
Le 17 janvier, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir porté la veille une frappe d'armes de précision sur un point de déploiement provisoire de mercenaires étrangers, principalement des Français, à Kharkov.
Quelque 60 combattants ont été tués et 20 autres blessés, selon la Défense. Dans ce contexte, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué ce jeudi 18 janvier l'ambassadeur de France Pierre Lévy.
Le Quai d’Orsay a nié la présence de Français dans les rangs de l'armée ukrainienne. Toutefois, l'ancien aviateur militaire Xavier Tytelman a raconté le 17 janvier à la chaîne de télévision LCI avoir contacté plusieurs groupes de Français en Ukraine après la frappe russe sur Kharkov et assuré qu’ils étaient tous sains et saufs.
Selon la chaîne de télévision TF1, environ 60 ou 70 personnes de nationalité française ainsi que 200 à 300 personnes ayant la double nationalité se trouvent en Ukraine.