En fait, le blindage du toit de ces véhicules est fin et donc vulnérable face aux attaques de drones à vue à la première personne (FPV), explique le média.
"Un drone FPV, même avec une vieille charge antichar, peut percer à cet endroit et tuer ou blesser un membre de l'équipage, endommager divers composants électroniques à l'intérieur de la tourelle ou provoquer un incendie et forcer l'équipage à évacuer", détaille Gabriel Silveira, un observateur, cité par le magazine.
Qui plus est, le blindage latéral a également des insuffisances.
"Sur les côtés de la coque, l'Abrams possède des jupes latérales composites assez obsolètes. Cependant, le reste de la coque est couvert par de simples jupes latérales en acier et le blindage de base sur les côtés de la coque est également en acier", indique M.Silveira.
Nécessité de renfort
Avant de transférer les blindés aux unités ukrainiennes, il faudrait installer une cage autour de la tourelle ou ajouter un blindage réactif. Ces solutions ont déjà été réalisées pour certains modèles de Leopard de fabrication allemande et de Challenger britannique, rappelle Forbes.
Avec une armure supplémentaire, le blindé va obligatoirement peser plus lourd et risquera de s’enliser davantage dans la boue. Cette solution n’est donc réalisable que par temps sec, souligne le magazine.
Un char très attendu, mais pas une arme miracle
L’arrivée des premiers Abrams en Ukraine a été annoncée le 26 septembre par John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.
Le premier lot était composé de dix engins. Au total, Washington a promis de livrer à Kiev 31 blindés.
Malgré la médiatisation des livraisons des chars occidentaux, ces véhicules n'ont pas changé la donne sur le champ de bataille, notait en novembre le Business Insider.
En ce qui concerne les Abrams américains, les experts ont déjà signalés plusieurs défaillances. Notamment, les filtres dans les moteurs qui doivent être nettoyés toutes les 12 heures pour éviter des pannes et une réparation longue et couteuse. Ensuite, la consommation élevée de carburant a été pointée du doigt.
Alors que l’Occident apporte une aide massive à Kiev, Moscou a fait savoir à de maintes reprises que tout matériel militaire, fourni à l’Ukraine, sera considéré comme une cible légitime pour l’armée russe.
Les chars fournis à l'Ukraine par d'autres pays brûlent "mieux que les autres". C'est ce qu'a déclaré le Président Vladimir Poutine en juillet 2023. Il a précisé que les chars sont une cible prioritaire pour les troupes russes et qu'ils sont détruits en premier sur le champ de bataille. C'est pourquoi, a ajouté le chef de l’État, les militaires ukrainiens "refusent souvent de monter" dans ces chars.