Les autorités somaliennes ont exprimé ce 3 janvier leur "profond mécontentement et déception" de la déclaration de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) sur les relations entre la Somalie et l’Éthiopie.
"La déclaration ne condamne pas la violation par l'Éthiopie de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Somalie, ce qui est contraire aux valeurs de l'Onu, de l'Union africaine et de l'IGAD", annonce un communiqué du ministère somalien des Affaires étrangères.
Peu avant, le secrétaire exécutif de l'IGAD, Workneh Gebeyehu, a exprimé son inquiétude face à la signature d’un mémorandum entre l'Éthiopie et le Somaliland. Cet État autoproclamé s’y engage à permettre à Addis-Abeba d’accéder à la mer en échange de sa reconnaissance par l’Éthiopie.
”L’IGAD surveille de près la situation et reconnaît les implications potentielles pour la stabilité régionale. Compte tenu des circonstances, le secrétaire exécutif exhorte les dirigeants des [États-membres de l’IGAD] à se rassembler et appelle les deux pays frères à coopérer pour une résolution pacifique et amicale de la situation.”
Mémorandum contesté
L’Éthiopie et le Somaliland ont signé le 1er janvier un mémorandum prévoyant de mettre à disposition d’Addis-Abeba 20 kilomètres de son territoire maritime, et particulièrement le port de Berbera, pour une durée de 50 ans, selon les médias. En échange, Addis-Abeba devrait reconnaître son indépendance, devenant ainsi le premier pays africain à reconnaître cet État autoproclamé.
Mogadiscio a déclaré son intention de vouloir contester ce document et a rappelé le 2 janvier son ambassadeur à Addis-Abeba pour consultations.