De la place pour tout le monde. Moscou et Ouagadougou coopèrent pour faire émerger un monde plus multipolaire où l’Afrique pourrait exprimer son plein potentiel, a déclaré à Sputnik Karamoko Jean Marie Traoré, ministre des Affaires étrangères burkinabé.
"La multipolarité suppose qu'on reconnaisse les capacités d'autres pays à se hisser sur la scène internationale […] Il est inconcevable que nous soyons dans un monde à plus de 200 pays, à plus de 7 milliards d'habitants, et que le monopole soit concentré entre les mains d'un seul pays qui en constitue le pôle", a-t-il expliqué.
Cette multipolarité permettra au Burkina de revendiquer pleinement sa souveraineté, en nouant des alliances comme bon lui semble, a ajouté le ministre alors que Ouagadougou vient de créer l’Alliance des États du Sahel avec ses voisins maliens et nigériens.
Partenariat avec Moscou
Dans cette optique d’émancipation, le Burkina a d’ailleurs choisi de multiplier les coopérations avec la Russie. 2023 a été "une belle année" en la matière, a d’ailleurs souligné Karamoko Jean Marie Traoré. Les partenariats dans les secteurs militaires et énergétiques sont les plus prometteurs.
"La coopération militaire avec la Russie se porte parfaitement bien et les décisions qui ont été prises pour gérer les conjonctures humanitaires, le don de blé annoncé par le Président Poutine a été immédiatement suivi d'effets, et nous sommes actuellement en train de charger les derniers camions pour le Burkina. Le secteur énergétique s'annonce avec beaucoup d'espoir", a affirmé le ministre.
Les relations politiques sont aussi au beau fixe. Le Président de la Transition Ibrahim Traoré s’étant rendu à Saint-Pétersbourg pour rencontrer Vladimir Poutine, lors du sommet Russie-Afrique, fin juillet.