Addis-Abeba réaffirme qu’il n'a aucun projet d'invasion pour accéder à la mer Rouge

L’Éthiopie, qui précédemment considérait son accès aux ports de la mer Rouge comme un objectif stratégique, a de nouveau écarté tout plan d'invasion d'un quelconque pays pour l’atteindre, selon le site d'information Addis Standard.
Sputnik
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a réitéré le 14 novembre sa promesse de ne pas envahir les pays voisins en vue d’obtenir un accès à la mer Rouge, tout en insistant que son gouvernement ne renoncerait pas à sa demande d'accès aux ports, relate le site d'information Addis Standard.
"Il en va de même pour la mer Rouge; nous n'avons aucun intérêt à toucher à la souveraineté de qui que ce soit; nous n'avons aucun intérêt à envahir qui que ce soit ; mais nous avons besoin d'un choix intransigeant en vertu des règles des affaires", a-t-il indiqué lors d’une session de la Chambre des représentants du peuple (HoPR).
S'inquiétant sur le sort de son pays dans les années à venir, M.Abiy explique que "d'ici 2030, la population de l'Éthiopie passera à 150 millions, l'économie augmentera; ce que l'Éthiopie dit, c'est que nous discutons pour que cela ne cause pas de problèmes et ne conduise pas nos enfants à des conflits".

Un cri d'alarme mal perçu?

Les remarques faites par M.Abiy le 13 octobre au sujet de la mer Rouge avaient suscité des inquiétudes dans la région, en particulier lorsque des tensions sont apparues avec l'Érythrée voisine, qui dispose d'un long littoral.
M.Abiy avait notamment déclaré que l'Éthiopie, pays enclavé, était "une nation dont l'existence est liée à la mer Rouge", une voie navigable essentielle pour le commerce mondial. Avant d'ajouter que le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique avait besoin d'un accès à un port:
"Si nous voulons vivre ensemble en paix, nous devons trouver un moyen de partager mutuellement nos ressources de manière équilibrée".
Les commentaires de M.Abiy ont suscité l'hostilité de l'Érythrée, dont le ministère de l'Information a qualifié d'"excessifs" les propos sur l'accès à la mer, appelant à "ne pas céder aux provocations", selon le site Africa News.
Le 19 octobre, les médias ont annoncé que Djibouti, tout comme la Somalie et l’Érythrée, les deux autres voisins de l’Éthiopie riverains de la mer Rouge, avait rejeté la demande d’Addis-Abeba de lui accorder un accès à la mer.

Apaisement des esprits

Depuis lors, M.Abiy s'était efforcé d'apaiser les craintes de la région, déclarant deux semaines plus tard lors d'un défilé militaire que l'Éthiopie ne poursuivrait pas ses intérêts par la guerre. Le pays compte défendre ses intérêts par le dialogue et la négociation, selon lui.
"Avec une économie et une population en pleine croissance, le manque d'accès à la mer resterait un problème majeur pour nous", avait-il précisé.

Historique des faits

L'Éthiopie a perdu son littoral lorsque l'Érythrée s'est séparée d'Addis-Abeba et a officiellement déclaré son indépendance en 1993, à l'issue d'une guerre de trois décennies. Elle bénéficiait d'un accès à un port érythréen jusqu'à ce que les deux pays entrent en guerre en 1998-2000 et, depuis lors, elle dépend largement de Djibouti pour ses importations et ses exportations.
La principale route commerciale de l'Éthiopie emprunte désormais des voies qui relient la capitale, Addis-Abeba, au port de Djibouti. L’Éthiopie est également frontalière du Soudan et du Kenya, qui ont tous deux accès à la mer.
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