Les États-Unis cachent délibérément des informations détaillées sur le type et la quantité d'armes qui sont transférées à Israël, afin de ne pas associer leur utilisation aux nombreuses victimes civiles de la population de la bande de Gaza. C’est ce que rapporte le média Intercept, citant des sources et des experts interrogés.
"Je pense que le manque délibéré de transparence sur les armes que les États-Unis fournissent à Israël "quotidiennement" est lié à la politique plus large de l'administration consistant à minimiser la mesure dans laquelle Israël utilisera ces armes pour commettre des crimes de guerre et tuer des civils à Gaza", a estimé William Hartung, chercheur au Quincy Institute for Responsible Statecraft et expert en ventes d'armes, auprès du média.
En outre, l'administration américaine ne souhaite pas publier de données sur les moyens utilisés par l'armée israélienne pour mener des hostilités en milieu urbain, car leur utilisation est très susceptible de causer des victimes civiles, a dit à Intercept, sous couvert d'anonymat, un général à la retraite des Marines ayant une expérience dans la région.
Le Pentagone cache également des informations sur les armes spécifiques fournies à Israël, d’après le général.
Ainsi, l'argument selon lequel la divulgation d'informations sur les armes transférées pourrait nuire à la sécurité militaire d'Israël n'est qu'une "couverture pour tenter de réduire les informations sur les types d'armes fournies et sur leur utilisation", a souligné William Hartung.
"Le patron des crimes commis par Israël"
Le 7 novembre, le média Hürriyet a rapporté que le chef de la diplomatie turque avait reproché aux États-Unis de créer des problèmes en raison de leur position sur Gaza. Il a noté que la région était "en proie à l'indignation" et que les États-Unis mettaient "tout le monde dans une situation difficile".
"Vous portez également atteinte à votre propre image puisque vous êtes considérés comme le patron des crimes commis par Israël", a indiqué le journal en relayant les propos de Hakan Fidan, prononcés lors de négociations avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken le 6 novembre à Ankara.
La présence militaire US dans la région
Actuellement, deux porte-avions des États-Unis se trouvent dans la zone du conflit israélo-palestinien. En octobre, le Pentagone a annoncé l’envoi en Méditerranée orientale du porte-avions USS Gerard R. Ford, le plus grand au monde, avec un groupe aéronaval. De plus, toujours courant octobre, l’arrivée de l’USS Dwight D. Eisenhower a été divulguée. Ce porte-avions est accompagné d’un croiseur, de deux destroyers à missiles guidés et de plusieurs escadrons.
En un mois, les hostilités ont déjà fait au moins au moins 10.000 morts côté palestinien, dont la plupart sont des civils. Plus de 4.000 enfants ont péri dans la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.