La Slovaquie ne fournira plus d’armes ni de munitions à l’Ukraine conformément à une décision prise ce 8 novembre par le gouvernement, a déclaré le jour-même le nouveau Premier ministre du pays, Robert Fico, cité par le portail d’information Pravda.sk.
"Je suis très heureux de déclarer que l'ensemble du gouvernement, c'est-à-dire tous les partis qui y sont représentés, ont décidé à l'unanimité de rejeter l'envoi d’armes et de munitions à l’Ukraine", a-t-il indiqué, précisant que le gouvernement donnerait désormais la priorité à l'aide humanitaire et civile.
Les membres du nouveau gouvernement slovaque formé le 25 octobre ont ainsi bloqué l'initiative d'allouer 40,3 millions d'euros d'aide militaire –principalement des munitions- à l'Ukraine, précise Pravda.sk. Cette proposition avait été soumise au cabinet des ministres par l'ancienne direction de la Défense slovaque.
Publiquement non, mais oui en privé
Le président du parlement de la Slovaquie, Peter Pellegrini, a pour sa part déclaré à la chaîne de télévision TA 3 que la production et la fourniture d'armes dans le cadre de contrats commerciaux précédemment conclus entre les fabricants slovaques et les autorités de Kiev se poursuivraient.
Selon le parlementaire, "le gouvernement n'a pas l'intention d'arrêter toute aide, il a simplement arrêté, pour ainsi dire, la vidange définitive de nos entrepôts" ce qui réduirait les capacités de combat du pays.
Livraisons d’armes slovaques à Kiev
Depuis février 2022, la Slovaquie a envoyé à Kiev 13 paquets d'aide militaire comprenant des armes, des munitions et des équipements pour une valeur de 671 millions d’euros.
Robert Fico a plusieurs fois critiqué ses prédécesseurs pour leur soutien à l’Ukraine et promis d’arrêter l’aide militaire à Kiev. Il a dénoncé le transfert du système de défense sol-air S-300, le jugeant inadmissible. En mars, son parti politique a initié une action en justice contre les représentants du gouvernement libéral au pouvoir à l’époque, qui avaient décidé la livraison des chasseurs MiG-29 à l’armée ukrainienne.
M.Fico s’était également opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne comme à l’Otan et appelait la Russie ainsi que les États-Unis à négocier une trêve.