Le génie militaire russe ne fait pas les choses à moitié. Pour renforcer leurs défenses, les forces russes s’appuient en particulier sur des "dents de dragon", sortes de petites pyramides en béton, qui ralentissent les mouvements ennemis. Ces équipements sont présents en grand nombre sur la dénommée "ligne Sourovikine" mise en place par la Russie, selon le tabloïd allemand Bild.
Ce dernier a relayé une vidéo montrant d’immenses tas de "dents de dragon", à côté de camions-grues prêts à les mettre en place. Les Ukrainiens utilisent des drones pour tenter de freiner ces installations. Mais la ligne Sourovikine "continue de se renforcer" et sa solidité a entraîné l’échec de la contre-offensive ukrainienne cet été, admet la quotidien.
"Les Russes continuent de renforcer cette immense ligne de défense […] On voit combien ces "dents de dragon" sont nombreuses. C'est impossible de les compter", a ainsi commenté le journaliste Julian Roepke dans un reportage.
Pas chers et efficaces
Ce n’est pas la première fois que d’importants déploiements de dents de dragon côté russe sont remarqués. Des lignes de plusieurs dizaines de kilomètres ont été observées dans le Donbass. La Russie n’hésite pas à recourir à ce dispositif efficace et peu coûteux, expliquait à BFM TV le général Jérôme Pellistrandi, en novembre 2022.
"Ce sont des plots en béton que vous posez. Ils sont proches les uns des autres et empêchent les chars de passer. Vous construisez ainsi une ligne sur des dizaines de kilomètres, qui bloquent toute avancée ennemie […] Il faut des unités du génie ukrainien, des soldats spécialisés pour déminer et détruire ces dents. C’est efficace, dissuasif et ça ne coûte pas très cher", déclarait-il ainsi.
Les dents de dragon peuvent parfois être associées à des mines, pour rendre encore plus difficile leur destruction par le génie adverse, ajoutait le haut gradé français.
Plusieurs observateurs ont déjà salué cette ligne de défense, qui a réduit à néant la contre-offensive ukrainienne lancée dès juin dernier. Le dispositif s’étend sur près de 2.000 km, à travers les régions de Kherson et Zaporojié, ainsi qu'en Crimée, dans les républiques de Donetsk, de Lougansk et dans les régions russes limitrophes de l'Ukraine au nord.
Il se caractérise par un "niveau d'intensité de feu sans précédent", tout en permettant une défense mobile et constante, comme l’expliquait récemment à Sputnik Amin Hteyt, ancien général de brigade libanais.