Les États-Unis, à la demande de l'Ukraine, développent le programme FrankenSAM, combinant des missiles américains sol-air avec des lanceurs ou des radars réaménagés de l’ère soviétique, appelés par les médias locaux des "Frankensteins".
La conception par le Pentagone de ce type de système est un "signal" témoignant que Washington "n'est plus en mesure" de fournir des armes à l'Ukraine, affirme auprès de Sputnik Andreï Kochkine, colonel russe à la retraite et expert de l'Association des politologues militaires.
"Toutes les munitions ont déjà été redirigées de l'Ukraine vers Israël. Pour rassurer les Ukrainiens – parce que Joe Biden les rassure constamment – pour les calmer, les Américains disent: "Essayons de faire un Frankenstein"", avance le militaire.
D’après lui, aucune arme occidentale livrée précédemment "n’était suffisante" pour combler les lacunes de la défense antiaérienne ukrainienne. Dans ce contexte, les FrankenSAM "faits maison" seront fabriqués en petit nombre et "ne résoudront aucun problème" sur le front.
Le souci majeur est qu’aucune de ces conceptions ne serait capable de fonctionner à la capacité maximale des systèmes américains et soviétiques d’origine, selon Andreï Kochkine. Ces équipements ne pourront répondre aux caractéristiques précises tactiques et techniques nécessaires.
Absence d’opérateurs
D’autres problèmes sont la synchronisation des différentes parties du "Frankenstein" et le manque de personnel pour le manipuler:
"De plus, les systèmes de défense antiaérienne doivent détecter les cibles (…). Un spécialiste est formé pour utiliser soit l'équipement soviétique, soit l'équipement américain. On ne sait pas clairement qui embaucher, car il n'y a pas de personnel spécialisé pour faire fonctionner l'équipement [hybride] soviéto-américain et ainsi de suite. Vous voyez, chaque point que je mentionne présente des problèmes", résume l’expert.
Deux variantes de ces défenses antiaériennes improvisées ont été testées ces derniers mois sur des bases militaires aux États-Unis, écrit le New York Times. L'une associe des lanceurs soviétiques Bouket des missiles américains Sea Sparrow, l'autre associe des radars de l'ère soviétique et des missiles américains Sidewinder. Ils seraient livrés en Ukraine dans les mois qui viennent.