Épineux dossier. Alors que les hostilités font toujours rage dans la bande de Gaza, la question des otages civils détenus par le Hamas reste brûlante. Le mouvement palestinien serait prêt à les libérer, mais les conditions de sécurité ne sont pas réunis avec les bombardements en cours, a affirmé à Sputnik Moussa Abou Marzouk, chef du bureau des relations internationales du Hamas.
"Nous sommes prêts à libérer tous les civils, mais nous leur avons clairement dit que les conditions sur le terrain ne le permettent pas. Il y a des bombardements intenses, des massacres et des destructions […] Ils bombardent tout, les gens et les infrastructures. Les déplacements sont tout simplement impossibles, nous ne pouvons pas garantir leur sécurité", a-t-il ainsi déclaré.
Selon lui, dès le premier jour de l'escalade, le mouvement a fait part de sa réticence à détenir des civils, mais il fallait "des conditions appropriées pour leur libération et leur retour en toute sécurité, et Israël a refusé de répondre à cet appel humanitaire et a continué à bombarder".
Les Américains à la manœuvre?
Alors que les États-Unis ont envoyé un deuxième porte-avion en Méditerranée orientale, Moussa Abou Marzouk fustige aussi l’ingérence américaine dans le conflit. Washington assurerait désormais la direction des opérations militaires dans la bande de Gaza, selon lui.
"Les Américains sont actuellement aux commandes des combats. Après l'effondrement de l'armée israélienne lors de la confrontation avec les brigades Izzal-Din al-Qassam (la branche militaire du Hamas – ndlr), les Américains ont pris le contrôle des combats", a-t-il ainsi affirmé.
Le responsable condamne également la "tentative d’intimidation" de pays comme la France, les Pays-Bas ou l’Allemagne, qui rassembleraient aujourd’hui des troupes à Chypre selon lui.
Déplacements de populations impossibles
Moussa Abou Marzouk a en outre affirmé que les déplacements de populations palestiniennes étaient irréalisables, en particulier vers l’Égypte voisine. Il a déclaré que l’Occident s’était mis à dos tout le Moyen Orient en avançant cette option.
"Israël a perdu la bataille aux frontières avec Gaza, et désormais ils ont aussi perdu la bataille des déplacements forcés. Dans la première bataille, l'Occident s'est précipité pour les soutenir, et dans la seconde bataille, ils sont entrés dans la confrontation avec l'ensemble de la région, car celle-ci souffrira certainement de déplacements forcés", a-t-il ainsi déclaré.
Ce 18 octobre, le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait notamment mis en garde contre l’ouverture des frontières aux réfugiés palestiniens. Il avait dit redouter que le Sinaï devienne une "base pour des opérations terroristes contre Israël".