Un titre peu enviable. Le Zimbabwe ne détient plus le record mondial de taux d’intérêts, mais a cédé le bonnet d’âne à l’Argentine, rapporte Bloomberg. Le pays d’Afrique australe a en effet baissé son taux de référence de 150% à 130%, contre 133% pour la patrie du tango.
Une décision prise dans un contexte de "risques mondiaux émergents", alors que la croissance mondiale reste en berne et que les prix des matières premières pourraient peser sur l’économie zimbabwéenne, comme l’a expliqué le gouverneur de la banque centrale John Mangudya, dans un communiqué relayé par Bloomberg.
"Une croissance mondiale modérée résultant de la fragmentation géoéconomique et des effets d'une politique monétaire stricte, de taux d'intérêt élevés, du resserrement du crédit et de la faiblesse des prix internationaux des matières premières pourraient poser des risques importants pour la stabilité actuelle de l'économie nationale", écrit ainsi le responsable.
L’Argentine avait pour sa part relevé son taux d’intérêt de référence de quinze points, mi-octobre, pour tenter de freiner une inflation galopante. La hausse des prix avait atteint 138% sur un an en septembre, dans le pays d’Amérique latine.
Le Zimbabwe remonte la pente
Connu depuis les années 2000 pour avoir l’une des inflations les plus folles au monde, le Zimbabwe semble remonter la pente depuis quelques mois. La hausse des prix a en effet fortement freiné cet été, reculant aux alentours de 77% en août, contre 101% en juillet. La période estivale avait aussi vu un redressement du dollar zimbabwéen RTGS, qui avait gagné près de 42% face au dollar américain en juillet.
Au rayon des bonnes nouvelles économiques, le Zimbabwe peut aussi se targuer d’avoir réalisé des récoltes records de blé et de maïs. Après les réformes agraires catastrophiques des années 2000, le pays est même de nouveau prêt à exporter ces denrées.