Un appel à boycotter les produits israéliens vendus en Afrique du Sud a été lancé à ses concitoyens par le président du parti d'opposition sud-africain Economic Freedom Fighters (soit "Combattants pour la liberté économique", en anglais) Julius Malema lors d'un rassemblement ce 23 octobre près de l'ambassade d'Israël à Pretoria, en Afrique du Sud, rapporte un correspondant de Sputnik.
"Nous ne voulons pas que des produits israéliens soient vendus en Afrique du Sud. Nous ne voulons pas de nourriture provenant de personnes qui ont le sang d'innocents sur les mains", a déclaré M.Malema lors du rassemblement.
Avant d'adresser des avertissements à tous ceux qui font des affaires avec Israël: "Nous nous en prenons à vous parce que c'est vous qui faites de ce gouvernement ce qu'il est. Si nous participons au boycott international de tous les produits en provenance d'Israël, ce pays comprendra qu'il doit désormais respecter les droits des Palestiniens".
L'escalade à Gaza et l'apartheid: même combat?
Lors de cette manifestation, le président du parti a également établi un parallèle entre les rassemblements contre l'escalade à Gaza et la lutte des Noirs sud-africains contre l'apartheid, affirmant que des actions de ce genre (boycott des produits israéliens) pouvaient permettre la libération de la Palestine.
"Ces rassemblements ont une grande influence: c'est ainsi que nous nous sommes libérés et c'est ainsi que nous libérerons la Palestine, et nous viendrons toujours ici pour rappeler à ces gens que nous condamnons ce qu’il se passe en Palestine", a-t-il ajouté.
Seconde manifestation en quelques jours
Ce 23 octobre, un rassemblement organisé par le parti des Combattants pour la liberté économique a eu lieu près de la mission diplomatique d'Israël dans la capitale sud-africaine, Pretoria. Des centaines de partisans ont participé à cette action de protestation. Les organisateurs du rassemblement ont condamné l'escalade dans la bande de Gaza et ont appelé les autorités sud-africaines à fermer l'ambassade d’Israël.
Précédemment, le Congrès national africain (ANC) avait prévu d'organiser une manifestation le 20 octobre en soutien au peuple palestinien, voyant des parallèles entre la discrimination subie par les Palestiniens et le système d’apartheid contre lequel il a lutté en Afrique du Sud.
Le parti au pouvoir, tout comme la Russie, prône un règlement pacifique du conflit israélo-palestinien, qui implique une solution à deux États dans les frontières d'avant 1967, conformément à de nombreuses résolutions de l'Onu.
Troubles au Moyen-Orient
Le 7 octobre au matin, une nouvelle guerre a commencé en Israël et sur les territoires palestiniens. La branche militaire du Hamas a ouvert les hostilités par une attaque massive à la roquette depuis la bande de Gaza. Dans le même temps, les combattants de l'organisation se sont infiltrés dans les zones frontalières du sud d'Israël.
La réponse des forces de défense israéliennes ne s'est pas fait attendre. Tsahal a repris le contrôle de toutes les colonies proches de la frontière avec Gaza et a commencé à lancer des frappes aériennes contre des installations, y compris civiles, dans la bande de Gaza. Israël a également mis en place un blocus complet, privant l'enclave d’eau, de nourriture, d’électricité, de médicaments et de carburant.
Le nombre de morts dans la bande de Gaza a dépassé les 5.000, et plus de 15.000 personnes ont été blessées. Israël compte quant à lui plus de 1.300 décès.
Le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis de nombreuses décennies, est lié aux intérêts territoriaux des parties. La création de deux États -Israël et la Palestine- fût décidée par les Nations unies en 1947, avec un rôle actif de l'URSS, mais seul l'État d'Israël a pris forme. Israël, tout en déclarant accepter le principe des deux États, n'a jamais définitivement libéré les territoires palestiniens.