Alors que la chambre haute du parlement russe devra discuter la semaine prochaine sur la possible révocation de la ratification du TICE, traité interdisant les essais nucléaires, Sputnik revient sur les étapes clés de cet accord et les raisons qui ont poussé Moscou à vouloir se retirer du traité considéré comme l’un des plus importants en matière de non-prolifération nucléaire.
Adoption du traité
Appelé le traité d'interdiction complète des essais nucléaires, le TICE a été adopté par l’Assemblée générale de l’Onu en 1996. À cette époque et selon les Nations Unies, 44 pays de tous les continents possédaient un potentiel et une technologie nucléaire.
Les signataires de ce traité se sont engagés à ne pas procéder à des essais nucléaires dans l'atmosphère, dans l'espace, sous terre et sous l'eau, ainsi que d'inciter d'autres pays à le faire.
Pour que le TICE fonctionne, il faut la ratification des 44 pays possédant des armes nucléaires ou capables de les créer. Cette liste de pays a été établie à partir des données de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Depuis, 36 États ont ratifié ce document. Sur les huit pays restants, trois n'ont pas signé l'accord: l'Inde, la Corée du Nord et le Pakistan. Cinq l'ont signé mais pas encore ratifié: les États-Unis, la Chine, l'Égypte, Israël et l'Iran.
La position de la Russie
La Russie a été parmi les premiers pays à signer ce traité en 1996 et à le ratifier en 2000.
Début octobre, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie pourrait refuser de participer au TICE, et le refus américain de ratification a été à l’origine de cette décision.
Le retrait de la ratification du TICE ne signifie pas une intention de procéder à des essais nucléaires, selon Moscou.
"Nous n'envisageons pas de changer notre attitude à l'égard des actions prévues dans cet accord. Nous retirons la ratification uniquement parce que les États-Unis restent réticents depuis des années et n’ont pas clairement l’intention de le ratifier", a réagi le 20 octobre Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.
Essais américains
Dans son message à l'Assemblée fédérale en février 2023, Vladimir Poutine avait déclaré qu'il n'y avait qu'une seule condition à laquelle la Russie pourrait recourir à des essais nucléaires: seulement si les États-Unis le font en premier.
Le 18 octobre 2023 Washington a mené un essai nucléaire au Nevada avec une explosion chimique souterraine.
Les tests ont eu lieu le jour où la Douma, chambre basse du parlement russe, a adopté une loi révoquant la ratification de TICE. Le 25 octobre, le Conseil de la Fédération, chambre haute du parlement russe, procèdera au vote de la loi.