Perseverare diabolicum. L’Union européenne s’est trop avancée dans son soutien au Président ukrainien Volodymyr Zelensky pour désormais admettre ses erreurs, a expliqué à Sputnik le député européen Thierry Mariani.
Il est désormais clair que les sanctions contre la Russie se sont retournées contre l’Europe, mais le ramdam médiatique autour de l’Ukraine rend difficile tout mea culpa.
"Les médias et la Commission européenne ont porté Monsieur Zelensky au pinacle. Celui-ci a fait le tour de toutes les institutions européennes pour exercer son chantage et n’a reçu que des louanges, sans aucun recul. Il est désormais très difficile pour eux de faire marche arrière et de déclarer qu’ils ont été bernés", déclare ainsi l’eurodéputé.
Les œillères commencent cependant à tomber, en particulier du côté de la Cour des comptes européenne. Celle-ci avait notamment affirmé que l’aide à l’Ukraine mettait en danger la trajectoire budgétaire de l’UE, rappelle Thierry Mariani. Dans un récent rapport, l’institution a également mis en garde contre "la grande corruption" à l’œuvre à Kiev, incitant à plus de prudence dans la distribution des fonds européens.
Coup dur pour l’Europe et l’Afrique
Les sanctions contre la Russie ont notamment entraîné un retour de bâton pour les peuples européens, victimes de l’inflation. Mais l’onde de choc a été mondiale et la déstabilisation des marchés a aussi eu des conséquences en Afrique, souligne encore Thierry Mariani.
Le continent souffre en particulier de la hausse des prix des engrais, après les restrictions prises contre les exportations russes et biélorusses, pays qui représentent 40% de la production mondiale, rappelle l’élu.
"L’Union européenne ne fait pas souffrir que ses propres membres, elle a aussi puissamment déstabilisé divers marchés internationaux. On peut citer la déstabilisation des marchés de l’énergie, que de nombreux pays africains ne peuvent pas contrer. Mais l’exemple le plus significatif me semble être celui de la potasse. L’UE a mis la potasse russe et biélorusse sous sanctions […] Cela a une privation totale pour les États africains dans lesquels le prix des engrais a plus que doublé", explique-t-il ainsi.
Au-delà des marchés, ces sanctions ont encore creusé le fossé politique entre Européens et Africains, créant une "défiance immense" chez ces derniers, ajoute l’ancien secrétaire d’État.
Thierry Mariani, qui était l’un des premiers en France à dénoncer l’impasse des sanctions contre Moscou, en a encore rajouté une couche ce 17 octobre, devant le Parlement européen. L’élu avait ironisé sur des restrictions censées "mettre la Russie à genoux", mais qui ont en réalité rejailli sur les peuples européens, les livrant aux "ravages de l’inflation" et les laissant démunis face à l’explosion du coût de l’énergie.