De nouveaux horizons. La montée en puissance des BRICS offre de belles opportunités à l’Afrique pour s’affirmer encore plus, économiquement comme géopolitiquement, a déclaré à Spuntik Afrique Marida Nach, de l'Université métropolitaine Nelson Mandela.
Les récentes adhésions de l'Égypte et l'Éthiopie au groupe vont leur être bénéfiques en matière commerciale, a notamment souligné l’économiste. Elles permettront aussi de faciliter le transfert de connaissances et de technologies. Des progrès qui profiteront plus largement à tous les États du continent, leur permettant d’affirmer leur souveraineté.
"Les BRICS jouent un rôle important pour garantir la souveraineté des nations africaines. Cela permet à l'Afrique de diversifier ses partenaires commerciaux. Cela offre une énorme opportunité aux pays du continent de réellement commercer et leur donne accès à un marché de plus en plus vaste", a ainsi déclaré Marida Nach.
La Nouvelle Banque de développement, organe financier des BRICS, peut aussi permettre d’investir dans le développement des infrastructures, alors que des écarts importants se sont creusés entre pays africains.
Dédollarisation et poids international
Dans l’optique d’une dédollarisation, les BRICS peuvent aussi permettre de trouver une alternative. Le groupe compte en particulier favoriser les échanges en monnaies nationales et réfléchit à créer une monnaie de réserve qui pourrait concurrencer le billet vert américain.
"Il est nécessaire que ces pays émergents facilitent le commerce et renforcent la coopération afin de trouver une alternative pour échanger davantage sans dépendre du dollar", explique ainsi Marida Nach.
Enfin, la collaboration avec les BRICS a des avantages en matière d'influence géopolitique et de politique étrangère, souligne l’économiste. Les pays d’Afrique tiennent là une chance de faire progresser leurs intérêts et de mieux faire valoir leurs aspirations.
"Les BRICS ont acquis une importance géopolitique en s'alignant, ce qui peut aussi donner aux nations africaines plus de poids sur la scène mondiale. Cela peut les aider à protéger leur souveraineté en garantissant que leurs intérêts sont pris en compte dans les forums internationaux de négociations", affirme Marida Nach.
Fin août, les BRICS avaient annoncé l’adhésion prochaine de six nouveaux membres, dont l'Égypte et l'Éthiopie, à l’occasion du sommet de Johannesburg. Plusieurs autres pays africains seraient sur les rangs pour intégrer le groupe, comme l’avait rappelé récemment Oleg Ozerov, ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères.
L’Algérie est souvent citée comme un candidat crédible, mais son intégration doit faire l’objet d’un consensus de tous les membres, avait rappelé le Président russe lors de la dernière session plénière du Club Valdaï.