Un bel oiseau. Le Milkor 380 a effectué son premier vol inaugural, devenant le plus grand drone africain à prendre son envol. Développé par la compagnie sud-africaine Milkor, l’engin sans pilote mesure en effet plus de 18 mètres d’envergure et affiche un poids maximal au décollage de 1.300 kilogrammes.
Un atout qui pourrait venir renforcer les forces de défense sud-africaines et d’autres pays du continent, a expliqué Daniel du Plessis, directeur communication chez Milkor, à la chaîne nigériane Channels Television.
"C’est le plus grand drone jamais produit sur le continent africain. Il n’y a que quelques sociétés dans le monde qui ont la capacité de produire et ont effectivement produit un appareil de ce gabarit. Il offre la possibilité à l’Afrique du Sud et à d’autres pays du continent d’utiliser cette technologie pour leurs forces de défense et de sécurité", a-t-il ainsi souligné.
Le développement d’un tel drone est une performance de premier ordre pour l’industrie de défense sud-africaine, qui stagnait en la matière depuis plusieurs années. Pionnière dans le secteur des drones dans les années 1990, la Nation arc-en-ciel avait en effet vu de nombreux ingénieurs partir travailler à l’étranger, rappelle Daniel du Plessis. Une ère qui semble aujourd’hui révolue.
Endurance et surveillance
Le Milkor 380 est classé dans la catégorie des drones de moyenne altitude à longue endurance, comme le Kronstadt Orion russe. Il peut voler jusqu’à 35 heures, à une altitude maximale d’environ 9.100 mètres. Principalement conçu pour la surveillance et le renseignement, il peut cependant transporter une charge utile de 210 kilogrammes.
"C’est un drone de longue endurance, avec une plateforme alliant reconnaissance, surveillance et renseignements. Il peut mener des missions pour recueillir le plus d’informations possible, soit avant la conduite d’opération au sol, soit pendant les opérations pour fournir des feedbacks vitaux au centre de commandement", explique ainsi Daniel du Plessis à Channels Television.
Plusieurs autres pays africains s’intéressent de près à la production de drones. Le Maroc devrait notamment ouvrir ses portes au fabricant de drones israélien Elbitsystems, sur fond de conflit au Sahara occidental. Un théâtre qui pourrait devenir un terrain de jeu idéal pour de tels engins sans pilote, expliquait récemment à Sputnik Yaakov Kedmi, ancien officier du renseignement israélien. Le front Polisario s’était lui aussi dit prêt à acquérir des drones, fin 2022.