La pisciculture en cage connaît un développement spectaculaire ces dernières décennies en Afrique. Durant les années 2000-2019, la croissance du secteur d’aquaculture sur le continent a atteint 9%, dépassant de 3% le taux mondial, indique l’étude de Nature Food établie à partir des statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO FishStat).
La sous-région de l’Afrique subsaharienne est le leader du continent en la matière. Depuis 2000, la production aquacole y a augmenté de 11% par an en moyenne. En 2020, elle a atteint 105.000 tonnes, selon la Communauté de développement de l'Afrique australe.
En Afrique de l’Est en particulier, la taille de l’industrie de l’élevage de poissons en cages a triplé entre 2017 et 2021, précise le rapport de la fondation Gatsby Africa.
L’aquaculture est devenue l'un des secteurs alimentaires à la croissance la plus rapide en Afrique subsaharienne en raison de la diminution des stocks de poissons sauvages et de l'augmentation de la demande de produits de la mer, précise l’étude.
Aquaculture en Afrique subsaharienne
Pris ensemble, les 45 États d’Afrique subsaharienne recensés par l’étude représentent une hausse moyenne annuelle de 11%. Cela représente presque le double du reste du monde, avec quelques pays ayant un taux de 12% à 23% par an.
Le moteur de cette croissance est l’Ouganda, qui a démontré un essor moyen annuel de 23% par an. Viennent ensuite le Kenya (+22%), le Ghana (+21%), le Nigeria (+15%) et la Zambie (+12%).
À noter que la Tanzanie, malgré son taux de croissance moyenne de 4%, fait état de la production la plus rapide du tilapia et du poisson-chat. Pour cette dernière, la Tanzanie a progressé de 39% en moyenne.
Les poissons les plus populaires et où ils sont élevés
Le tilapia et le poisson-chat sont les deux espèces dominantes en Afrique subsaharienne, représentant 70% de son volume de production aquacole, souligne le rapport.
Le nombre de sites d’élevage en cage dans les eaux intérieures de l'Afrique subsaharienne est passé de neuf en 2006 à plus de 20.000 en 2019, selon Nature Food.
Les lacs Victoria (Kenya, Tanzanie, Ouganda), Kariba (Zambie, Zimbabwe), Kivu (Rwanda, République démocratique du Congo), Muhazi (Rwanda) et Volta (Ghana) abritent 91% de l'aquaculture intérieure totale en cage, précise le rapport de Nature Food.
Malgré un soutien financier et technique ainsi que les décennies de croissance rapide, l'Afrique subsaharienne continue de représenter moins de 1% de la production aquacole mondiale, selon FAO FishStat. L'augmentation projetée de la demande d'aliments aquatiques en Afrique subsaharienne et la nécessité de réduire la dépendance des importations nécessitent que cette filière produise 5 millions de tonnes supplémentaires d'ici 2030 et 10,6 millions de tonnes d'ici 2050, indiquent les projections répertoriées par Nature Food.
Le 8 juin, le secrétaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a appelé à renforcer la protection de l’écosystème des océans et des espèces marines afin de combattre leur pollution. Il a indiqué que la SADC devait mettre en œuvre des programmes pour diminuer la pollution plastique, prendre davantage de mesures contre la pêche illégale et appliquer des pratiques de pêche responsables.