"Un million et demi d'Algériens exterminés": l’Azerbaïdjan renvoie la France dans les cordes

Le Président d’Azerbaïdjan a répondu à son homologue français qui l’accusait de ne pas respecter le droit international. Ilham Aliyev a souligné que Paris était très mal placé pour donner des leçons au vu de son passé colonial et de la guerre d’Algérie.
Sputnik
La réponse du berger à la bergère. Alors que le Président français Emmanuel Macron avait reproché à Bakou d’avoir "un problème avec le droit international", le dirigeant azerbaïdjanais lui a répondu vertement.
La France devrait balayer devant sa porte avant de faire la morale aux autres, a ainsi souligné Ilham Aliyev lors d’une réunion du Conseil des chefs de services spéciaux et de sécurité des États de la CEI. Les exactions françaises commises pendant la guerre d’Algérie et la colonisation devraient appeler Paris à la retenue.
"Il faut voir la poutre dans son propre œil avant de voir la paille dans l’œil du voisin. Un million et demi d'Algériens ont été exterminés par le régime français simplement parce qu'ils étaient Algériens et musulmans. C'est un génocide. Sans parler des crimes sanglants de la France en Afrique […] C’est un pays qui a un passé colonial sanglant, dont certains pays africains n’arrivent pas à se débarrasser, même aujourd’hui, malgré tous leurs efforts", a ainsi expliqué le dirigeant.
Au vu de cet héritage, les accusations de violation du droit international par Paris sont "absurdes", a ajouté le responsable.
Le bilan de 1,5 millions d’Algériens tués durant la guerre d’Algérie est souvent avancé par les autorités du pays maghrébin. La France évalue pour sa part ce nombre à 250.000.

Pas de sanctions

Début octobre, la France avait annoncé qu’elle livrerait des armes à l’Arménie dans le cadre du conflit dans le Haut-Karabakh. Le Président Emmanuel Macron avait cependant souligné qu’il ne voulait pas couper le dialogue avec l’Azerbaïdjan et que la piste des sanctions restait pour l’heure écartée. Le dirigeant avait néanmoins accusé Bakou de trahir ses engagements et de violer le droit international.
"Ce n'est pas la France qui a un problème avec l’Azerbaïdjan. C’est l’Azerbaïdjan qui a un problème avec les engagements qu'elle prend, le respect de sa propre parole et le respect du droit international", avait ainsi déclaré Emmanuel Macron.
Certains observateurs ont avancé que la France et plus largement l’Europe ne pouvaient pas se passer du gaz azerbaidjanais, après la fermeture des vannes russes. Raison pour laquelle des sanctions contre Bakou restent délicates à prendre.
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