La Russie lancera tout prochainement la production en série des
missiles balistiques intercontinentaux Sarmat et des missiles nucléaires Bourevestnik, en vue de les mettre en service opérationnel, a déclaré ce 5 octobre le Président russe
lors de son intervention au Club de discussion Valdaï.Le premier missile Sarmat a été mis en service début septembre, selon
les annonces du PDG de l’agence Roscosmos Iouri Borissov.
Selon son concepteur, c’est le seul missile capable de faire le tour du monde. Il peut être équipé de 10 à 15 ogives, de deux dizaines de planeurs hypersoniques Avangard ou d'une combinaison d'ogives et de contre-mesures.
Les médias occidentaux l'appellent souvent "Satan 2". Ce surnom explicite s'expliquerait par la capacité de destruction de ce missile long de plus de 35 mètres et pesant plus de 100 tonnes.
La Russie peut également révoquer sa ratification du Traité d'interdiction des essais nucléaires (CTBT), a fait valoir le Président russe. Ce document a été adopté par l'Assemblée générale de l'Onu en 1996.
En effet, le CTBT n’est pas entré en vigueur car il n'a pas été ratifié par les États-Unis, l’Égypte, Israël, l’Iran et la Chine. D’ailleurs, ce traité n’a pas non plus été signé par l’Inde, la Corée du Nord et le Pakistan.
Interrogé sur l’éventuelle nécessité de baisser le seuil russe d’emploi des armes nucléaires, le dirigeant russe a répondu qu’il n’y avait aucun de sens de le faire.
Il a rappelé que la doctrine militaire russe contient uniquement deux causes pour l’utilisation de telles armes: "une frappe nucléaire contre notre territoire" et "la menace pour l’existence de la Russie en tant qu’État", même en cas d’attaque avec des armes conventionnelles.
"Aujourd’hui, il n’existe aucune situation susceptible de menacer l’existence de l’État russe. Aucune personne saine d'esprit ne songerait à utiliser des armes nucléaires contre la Russie", a souligné le Président.
En cas de lancement de missiles nucléaires contre la Russie, le système russe d'alerte aux attaques de missiles peut les détecter en quelques secondes. Par conséquent, Moscou répondra immédiatement à cette agression, et cette "réponse est actuellement absolument inacceptable pour tout agresseur potentiel", explique-t-il.
Vladimir Poutine a pris la parole lors de la session plénière de la 20e réunion annuelle du Club de discussion Valdaï, qui se déroule du 2 au 5 octobre dans la ville russe de Sotchi.
L’événement, dont le thème est "Multipolarité juste: comment assurer la sécurité et le développement pour tous", réunit cette année 140 experts. Ce sont des personnalités politiques et des diplomates issus de 42 pays d'Eurasie, d'Afrique, d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud.
Créé en septembre 2004, le club est une association d'éminents experts étrangers et russes dans le domaine des sciences politiques, de l'économie, de l'histoire et des relations internationales.