Ce que l’on sait du début du retrait français du Niger

Les militaires français stationnés au Niger entament leur retrait du pays, comme le confirment les nouvelles autorités du pays. Après leur départ, la base aérienne de Niamey sera démantelée. L’opération se passera "en bon ordre, en sécurité et en coordination avec les Nigériens", selon Paris.
Sputnik
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), au pouvoir au Niger, confirme le début du désengagement des troupes françaises du Niger en donnant quelques précisions sur les étapes de celui-ci.
"Le retrait des troupes militaires françaises de notre pays va débuter cette semaine", a-t-il annoncé ce 5 octobre.
"Le CNSP et le gouvernement nigérien seront attentifs à ce que ce retrait se fasse dans le respect de nos intérêts et selon nos conditions", ajoutent les militaires au pouvoir.

Départ "en bon ordre"

La déclaration du CNSP est apparue peu de temps après les premières informations sur le sujet, véhiculées par l’AFP qui se référait à l’état-major des armées françaises. Selon cette source, l’opération débutera "dans la semaine" et se passera "en bon ordre, en sécurité et en coordination avec les Nigériens".
D’après RFI, l’opération a déjà débuté, ce 5 octobre.

Opération complexe

Le retrait s’annonce complexe pour les environ 1.500 militaires français au Niger.
Les premiers "à plier bagage" seront 400 soldats basés à Ouallam, selon le CNSP. Ces militaires sont stationnés dans la zone dite des trois frontières (entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso) et participent aux activités antiterroristes conjointement avec les militaires nigériens.
Ensuite partiront les militaires déployés à la base aérienne projetée (BAP) de Niamey. Ce millier d'hommes sera évacué par les airs, selon RFI.
Après leur départ, la base cessera son existence, précise le CNSP:
"La base aérienne de Niamey où sont stationnés la majorité des militaires français sera ensuite démantelée d'ici la fin de l'année".

Exigences des militaires au pouvoir

Depuis fin juillet, les relations entre Paris et Niamey sont chahutées.
Arrivés au pouvoir le 26 juillet suite à un coup de force, les militaires nigériens dirigés par le général Abdourahamane Tiani ont demandé de mettre fin à la coopération militaire avec la France. Après des mois de tensions, le 24 septembre, Emmanuel Macron a annoncé le retrait des troupes françaises d’ici la fin 2023.
En réagissant à cette annonce, le CNSP a affirmé que ce retrait "doit être établi dans un cadre négocié et d’un commun accord pour une meilleure efficacité".
Récemment le général de brigade Mohamed Toumba, nommé ministre de l’Intérieur du pays, a estimé que Paris "n’est pas dans une logique de quitter le Niger".
Arrivées en 2013 au Sahel pour mettre un terme à la menace terroriste, les forces françaises "n'ont pas réussi à vaincre" ce fléau, a estimé le 1er octobre le général Abdourahamane Tiani.
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